Les places sont de plus en plus chères sur le marché du crédit en direction des collectivités locales et des hôpitaux publics qui devrait globalement se maintenir en 2015 autour de 16 à 17 milliards d’euros, dont 12 milliards pour le secteur bancaire, selon la Banque Postale. Outre les acteurs traditionnels que sont les banques mutualistes (BPCE, Crédit Mutuel et Crédit Agricole) et, désormais la Banque Postale qui affiche des résultats sur ce segment en hausse de 4 % en 2014, de nouveaux acteurs privés viennent se positionner sur de grosses opérations ponctuelles. C’est notamment le cas de l’allemande Pbb Deutsche Pfandbriefbank et de la française BNP Paribas. S’y ajoutent la Banque européenne d’investissement et l’enveloppe sur fonds d’épargne de la Caisse des dépôts mais aussi l’Agence France locale qui devrait montrer le bout de son nez sur le marché obligataire dans les prochains jours ou les prochaines semaines même si les conditions de marché ne sont pas idéales et qu’un nouvel entrant aura bien du mal à proposer immédiatement des conditions tarifaires optimales.
Réduire les charges financières
Les banquiers doivent, de surcroît, faire face à un autre phénomène qui prend de l’ampleur : la volonté des élus locaux de renégocier leur portefeuille de dette. Dans un contexte de réduction drastique des dotations de l’Etat et de taux historiquement faibles sur un marché surabondant où la concurrence fait rage, les collectivités locales, petites et grandes, entendent bien tirer leur épingle du jeu. Et elles auraient bien tort de s’en priver au regard des opportunités réelles de réduire leurs charges financières pour maintenir autant que possible leurs capacités d’investissement. Les collectivités se bousculent donc au guichet des banques pour renégocier les conditions de leurs emprunts, voir même pour les rembourser, quitte à payer des indemnités de remboursement anticipé et à souscrire un nouveau crédit à des conditions tarifaires et extratarifaires plus avantageuses. Ce mouvement de fond, initié en fin d’année, devrait s’amplifier tout au long de l’année 2015 quand les nouvelles équipes municipales arrivées en mars 2014 auront dressé l’inventaire détaillé de leur dette.