A lire certaines tribunes, on finirait par penser que la banqueroute générale ne saurait tarder. « Sans nier l’extrême disparité de ressources des collectivités françaises, cet alarmisme apparaît bien excessif. Il ne résiste pas, à vrai dire, à l’examen des faits », constate un directeur des finances.
Mieux, comme l’ont montré plusieurs rapports récents les équilibres des budgets locaux se sont améliorés en 2011 !
Globalement, l’autofinancement a augmenté, sous le double effet de recettes fiscales dynamiques, de dépenses d’investissements prudentes et de fonctionnement contenues. Le bloc communal a vu ses marges de manœuvre renforcées par la réforme fiscale et affiche parfois une santé insolente, à l’instar des communautés urbaines, qui ont augmenté leur investissement de 13 % en 2011.
Les départements, mise à part une vingtaine d’entre eux plus touchés que les autres par un effet de ciseaux persistant, n’enregistrent pas non plus l’envolée de leurs dépenses sociales que l’on pouvait supposer. « Exceptées les dépenses liées au handicap, qui affichent le plus souvent une croissance soutenue, il n’y a pas d’envolée des bénéficiaires du RSA », souligne un expert.
Quant aux régions, leur relative jeunesse les tient à l’abri du besoin. Pour l’instant…
Car cette relative prospérité du secteur public local, que l’Etat décrie à chaque occasion comme une preuve de mauvaise gestion, risque fort de ne pas durer. « Le problème du financement du secteur est structurel, analyse un élu. L’acte II, grâce auquel on finance des dépenses sociales avec de la TIPP ou une taxe sur les assurances, a constitué une totale absurdité. La réforme de la TP a rendu les recettes des 3 niveaux très volatiles. Priver les régions de tous levier fiscal, alors que le dynamisme de la majeure partie de leurs charges ne dépend pas de leur choix est également inepte », poursuit cet élu.
A force de crier avant d’avoir mal, les élus locaux pourraient bien prochainement avoir de réelles raisons de se plaindre.
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