La préfecture de l’Aisne tire un bilan positif du grand rassemblement évangélique tsigane qui s’est déroulé du 16 au 26 août sur la base de Laon Couvron. « On ne peut pas dire que les gendarmes et les policiers se soient ennuyés, car le doublement de la population a nécessité d’importants efforts pour canaliser la circulation. Il fallait aussi consacrer des effectifs pour sécuriser tous les bâtiments laissés vides par les militaires », explique une collaboratrice du préfet de l’Aisne.
Elle précise qu’aucune augmentation de la délinquance n’a été observée durant la manifestation.
En dépit de pics de chaleurs, les services sanitaires n’ont constaté aucune affluence de patients et donnent un bilan de bonne santé des gens du voyage. « Cela démontre une fois de plus que nos caravanes ne sont pas plus inconfortables que des maisons en dur et que nous veillons sur les personnes de santé fragile », remarque le pasteur Joseph Charpentier, responsable de l’organisation.
17 000 euros par semaine pour les pompiers du Sdis – Il a veillé avec le préfet au contrôle quotidien de la qualité de l’eau payée par les organisateurs. Ceux-ci ayant la charge de tous les frais ont par exemple déboursé 17 000 euros par semaine pour les pompiers du Sdis de l’Aisne.
« En plus de toutes les factures que nous réglons aux différents services, nous estimons à environ 2 millions d’euros les dépenses faites dans les commerces par les participants », précise Joseph Charpentier.
Cette évaluation est confirmée par la préfecture qui attend les bilans des commerçants pour avancer des chiffres précis. « Les seuls commerçants qui se sont plaints sont implantés dans le village qui avait été fermé à la demande du maire », précise la préfecture.
Les gains politiques des élus locaux – Tandis que le territoire bénéficie de l’argent des 23 000 participants, les élus locaux, qui en juillet dernier avaient manifesté en vain contre le grand rassemblement, bénéficient de retombées non négligeables.
L’Etat cède aux collectivités la propriété de la base militaire. Cette démarche ouvre la porte à la mise en route de projets de reconversion du site déserté dans le cadre de la réforme de la carte militaire.
Depuis 2009, l’Etat utilisait ce site pour y accueillir des technivals et des rassemblements tsiganes.
Autant les élus avaient bien accueilli le grand rassemblement de 2009, autant ils se sont mobilisés contre la manifestation de 2012. A titre expérimental, la commune de Vivaise a obtenu d’être interdite, sous peine d’amende, à toute personne autre que ses habitants.
Cette pratique radicale inquiète le boulanger de la commune. Non seulement il n’a pu bénéficier des clients du grand rassemblement, mais il a perdu ses habitués venant des villages voisins.
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