Les maires de France unis dans la lutte contre le terrorisme. Trois jours à peine après les attentats meurtriers de Paris, le président de l’Association des maires de France, François Baroin, a rencontré le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, pour exprimer le soutien des élus locaux à l’Etat.
Les conditions de la sécurité – « Les communes ont une responsabilité, au côté de l’Etat, qui garantit l’ordre public, de garantir la pleine sécurité et la tranquillité des habitants », a déclaré le député-maire (LR) de Troyes (Aube).
Dans un communiqué diffusé à l’issue de cette rencontre, François Baroin précise « que les maires et leurs équipes étaient déjà et seront mobilisés, autour des préfets, pour contribuer à la sécurité de nos concitoyens dans le cadre de leurs activités quotidiennes ou des manifestations diverses et variées qui se déroulent sur la voie publique ou dans des lieux fermés ».
« Il est en effet impératif de trouver à chaque fois, en lien direct avec l’Etat, les modalités adaptées pour permettre le bon fonctionnement de la vie locale dans les meilleures conditions possibles » souligne-t-il. Avant de rappeler que le « Rassemblement des maires de France » organisé le mercredi 18 novembre à Paris en lieu et place du Congrès des maires, « réaffirmera le rôle essentiel des maires dans ce domaine et témoignera de leur engagement pour les valeurs de la République ».
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Réunions autour du préfet dans chaque département – Pour sa part, Bernard Cazeneuve a déclaré « avoir adressé ce lundi matin une circulaire aux préfets leur demandant dans la semaine de réunir les maires et les parlementaires de leur territoire de manière à leur communiquer toutes les informations utiles concernant la mise en œuvre de l’état d’urgence (…) Il est tout à fait indispensable que l’administration de l’Etat travaille en étroite liaison avec les élus et notamment les maires pour assurer un haut niveau de protection des Français ».
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Le ministre de l’Intérieur a également souligné la nécessité « que les maires puissent faire remonter aux préfets l’ensemble des interrogations, l’ensemble des besoins qui s’expriment sur le territoire concernant l’adaptation de notre dispositif de sécurité ».
Police municipale : la polémique sur l’armement relancée ?
Dix mois après les attentats de janvier, la question de la protection des policiers municipaux face aux éventuels actes terroristes pourrait bien revenir dans le débat public. Alors que plusieurs syndicats représentatifs préparaient un communiqué commun, Force ouvrière Police municipale appelait le chef de l’Etat à prendre « des mesures exceptionnelles pour garantir la sécurité des policiers municipaux, des gardes champêtres qui ne sont pas équipés de moyens de protection et dotés d’armes à feu ». De même que les agents de surveillance de la voie publique.
Dans un courrier daté du 14 novembre, le syndicat déplore que « des maires ont pris la décision d’engager leurs agents de police municipale non armés sur des missions de sécurisation ou de protection des lieux publics ».
En janvier dernier, au lendemain du drame de Montrouge au cours duquel une jeune policière municipale, Clarissa Jean-Philippe, était tombée sous les balles de A.Koulibaly, les syndicats représentatifs étaient monté au créneau pour réclamer un armement généralisé. Une revendication qui s’était heurté au refus de l’Association des maires. Néanmoins, en juin dernier, le ministre de l’Intérieur adressait des consignes au préfet leur demandant de favoriser l’armement des polices municipales.
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