Comment avez-vous perçu le rapport de l’IGA ?
Il faut d’abord souligner la qualité du travail fourni par l’IGA. Certes, certains points du rapport ne nous conviennent pas du tout mais beaucoup de recommandations rejoignent des revendications que nous portons depuis 2010 et qui vont dans le sens de la défense du rôle des centres de gestion (CDG).
Quelles sont les recommandations que vous jugez pertinentes ?
Il s’agit avant tout de l’élargissement des missions des CDG en rendant obligatoires certaines compétences, aujourd’hui facultatives, telles celles relatives au document unique, à la médecine de prévention, à la santé et à la sécurité au travail, à l’action sociale ou encore à la protection sociale complémentaire. Une « clause de compétence générale » en matière de gestion des ressources humaines pour les missions facultatives est également nécessaire.
En outre, l’adhésion obligatoire de toutes les collectivités territoriales à un socle de missions renouvelé se révèle pertinente tout comme l’exclusivité de l’organisation des concours A, B et C. De même, le reversement par les collectivités de la part de cotisation CNFPT directement aux centres de gestion éviterait ce qui s’apparente aujourd’hui à un parcours du combattant.
Quel scénario d’évolution retenez-vous parmi les quatre mis en avant par l’IGA ?
Le scénario de la régionalisation est celui qui nous convient le mieux à condition que les CDG ne deviennent pas de simples antennes départementales. La gestion du personnel ne peut pas se faire à distance.
Ceux que vous ne retenez pas ?
Je n’évoquerai même pas celui de la disparition des CDG ! Quant au scénario proposant leur fusion avec le CNFPT, « déstabilisateur » de l’aveu même des inspectrices, il n’est pas la bonne solution. L’ambiance n’est pas au beau fixe dans certains départements entre les deux réseaux…
De plus, la mise en place d’un guichet unique pour les élus et les agents en matière de gestion des RH et de formation ne nous paraît pas génératrice d’économies.
Que répondez-vous à la critique sur la trop grande hétérogénéité, notamment financière, des CDG ?
La création d’un établissement public national de coordination à coûts et effectifs constants nous paraît être la bonne parade face à cette hétérogénéité. Elle nous permettrait aussi de renforcer l’autonomie des CDG.
Anticiper la baisse des recrutements
« Le reproche nous est souvent fait d’organiser tous les deux ans seulement les concours des catégories A et B des filières techniques et administratives, déplore Michel Hiriart, président de la FNCDG. Or, au-delà du problème des reçus-collés, il ne nous paraît pas justifié, d’un point de vue financier, de les organiser tous les ans. »
Les centres de gestion, en agissant ainsi sur les flux d’emploi, entendent anticiper la baisse des recrutements au sein des collectivités. « Les restrictions considérables des dotations de l’Etat aux collectivités, l’allongement de l’âge de départ à la retraite et le non-remplacement de ces départs nous font craindre une baisse des recrutements », indique Olivier Aymard, directeur de la FNCDG. La fédération juge également nécessaire de permettre aux collectivités de recruter directement sur titres pour l’enseignement artistique et la filière médicosociale, tout en maintenant la publicité par le canal des CDG.
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