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Banlieues

Trappes : retour à un calme apparent après un week-end d’émeutes

Publié le 22/07/2013 • Par avec l'AFP Hugo Soutra • dans : Actu prévention sécurité, Régions

Une circulaire du 3 mars précise les modalités d’application de la loi interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public.
Une circulaire du 3 mars précise les modalités d’application de la loi interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. AFP
"Le calme est en train de revenir" à Trappes et ses environs, théâtre de violences urbaines depuis le début du week-end, a affirmé lundi 22 juillet dans la journée le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Des incidents de moindre ampleur ont pourtant émaillé la nuit de dimanche à lundi, avec deux nouvelles interpellations. Malgré la fin apparente des violences, la situation sociale reste incandescente dans plusieurs banlieues françaises, où les rapports police/population se sont détériorés.

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« Grâce au travail des policiers (…) aux renforts au cours de ces derniers jours, (…) le calme est en train de revenir et c’est l’essentiel », a dĂ©clarĂ© Manuel Valls, lors d’un point-presse organisĂ© lundi 22 juillet sur place aux Merisiers, principal quartier sensible de la ville pauvre de Trappes et Ă©picentre des incidents du week-end.
Dans la matinale de RTL oĂą il Ă©tait invitĂ© plus tĂ´t dans la journĂ©e, Manuel Valls avait Ă©galement Ă©voquĂ© quelques « incidents Ă  Elancourt, Ă  Guyancourt, ainsi qu’Ă  Montigny-le-Bretonneux, oĂą il y a eu deux interpellations cette nuit » : « je crois que la situation est contenue. »

Une source syndicale policière avait parallèlement fait Ă©tat de « tirs de mortiers » en pĂ©riphĂ©rie de la tranquille et luxuriante ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, notamment Ă  Montigny, ainsi que « quelques feux de poubelles », jugeant que l’on se dirigeait vers un retour Ă  la normale. Un hĂ©licoptère de la gendarmerie a Ă©paulĂ© les patrouilles de forces de l’ordre dans leurs opĂ©rations de sĂ©curisation, selon cette mĂŞme source.
« On Ă©tait assez nombreux, le dispositif avait Ă©tĂ© renforcĂ© (…) on espère que cela va perdurer », a estimĂ© David Callu, secrĂ©taire dĂ©partemental adjoint du syndicat UnitĂ© SGP Police. Ni le DDSP ni le commissaire n’ont souhaitĂ© s’exprimer.

Dispositif renforcĂ© et prolongĂ© – Le dispositif mis en place pour sĂ©curiser les alentours du commissariat restait consĂ©quent lundi matin, selon des journalistes de l’AFP prĂ©sents sur place. « Des effectifs nombreux sont dĂ©ployĂ©s et resteront dĂ©ployĂ©s toute cette fin de semaine » a expliquĂ© Manuel Valls, sans Ă©voquer les circonstances de ces heurts. Les autoritĂ©s – le prĂ©fet des Yvelines en tĂŞte – craignaient en effet une contagion aux communes limitrophes d’Elancourt, Guyancourt et Maurepas.

Evoquant « l’assaut inacceptable, intolĂ©rable, d’individus qui s’en prenaient aux forces de l’ordre », le ministre de l’IntĂ©rieur a estimĂ© que ces « Ă©meutiers » n’Ă©taient que 200. « Il faut Ă©viter tous les amalgames, des quartiers populaires avec une minoritĂ© de voyous (…), 200 personnes seulement, dans une ville qui compte 30.000 habitants », a-t-il mis en garde. Pour Erard Corbin de Mangoux, le prĂ©fet des Yvelines, il s’agit toujours du mĂŞme « petit noyau d’individus » qui profiterait de chaque occasion « pour tenter d’embraser la ville »

DĂ©passĂ©es, les lois de la RĂ©publique ? – De la mĂŞme façon, « on ne peut pas confondre l’immense majoritĂ© de nos compatriotes musulmans (…) avec une minoritĂ© agissante, dangereuse, qui voudrait imposer une autre loi que celle de la RĂ©publique », a ajoutĂ© le ministre de l’IntĂ©rieur. Aucune autre loi ne s’impose, « ni celle des voyous, ni celle des rĂ©seaux de drogue, mais encore moins celle des courants religieux quels qu’ils soient, fondamentalistes ». « Je sais quels peuvent ĂŞtre les liens entre des groupes qui s’en prennent Ă  nos institutions et des groupes fondamentalistes, c’est une rĂ©alitĂ© qui existe dans un certain nombre de nos villes » a tenu Ă  faire savoir Manuel Valls.

Au-delĂ  du respect rĂ©publicain, la « multiplication des contrĂ´les aux faciès et arrestations non justifiĂ©es » tels que dĂ©noncĂ©s par une partie des habitants, particulièrement envers les musulmans, n’amĂ©liorerait pas les relations entre forces de l’ordre et population locale : « ce contrĂ´le [d’une femme portant un voile intĂ©gral, jeudi 18 juillet], c’est simplement la goutte d’eau qui fait dĂ©border le vase », rĂ©pète Fanta Ba, une trappiste interrogĂ©e par le Bondy Blog et pour qui l’aspect religieux de ces Ă©meutes demeure anecdotique.
D’autres, eux, dĂ©noncent une atmosphère islamophobe propre Ă  cette ville de la banlieue ouest de Paris oĂą vit une importante communautĂ© salafiste, branche rigoriste de l’islam. Dimanche 14 juillet, une femme voilĂ©e avait Ă©tĂ© prise Ă  partie et menacĂ©e avec un couteau par deux agresseurs qui appartiendraient Ă  un groupuscules extrĂ©mistes – agresseurs qui ont Ă©tĂ© condamnĂ©s mardi 16 juillet Ă  deux mois de prison ferme par le tribunal de Versailles.

L’Ă©pineuse question des banlieues – Actuellement, « de nombreux musulmans français considèrent que l’islamophobie n’est pas assez relayĂ©e dans les mĂ©dias et pas condamnĂ©e assez fermement par les responsables politiques » explique Hicham Benaissa, chercheur au groupe « SociĂ©tĂ©, religions, laĂŻcitĂ© » du CNRS. Si les tensions n’avaient finalement pas dĂ©bouchĂ© sur un face-Ă -face nocturne entre police et population, la mĂŞme mĂ©canique d’Ă©vènements – agression d’une femme voilĂ©e, interpellation d’une femme portant un niqab, colère d’habitants notamment ceux de confession musulmane – avait Ă©tĂ© observĂ©e courant juin Ă  Argenteuil. Â« Il en dĂ©coule une grande dĂ©fiance vers l’extĂ©rieur et vis-Ă -vis des autoritĂ©s. Ce n’est d’ailleurs pas anodin que les incidents commencent après un contrĂ´le de police » explique ce sociologue dans une interview au Monde.

A cette ambiance dĂ©lĂ©tère faut-il Ă©galement rajouter les questions sociales, selon lui, avec un sentiment de marginalisation provoquĂ© notamment par un taux de chĂ´mage Ă©levĂ©, l’augmentation de la dĂ©linquance ou encore l’enclavement du quartier. Â« On a toujours le seul point de vue de la police, jamais l’autre point de vue, celui des habitants ou des tĂ©moins. On ne se pose jamais la question du point de dĂ©part de tout ça… » tĂ©moigne-t-elle sur le Bondy-Blog, incriminant notamment les « mensonges mĂ©diatiques » colportĂ©s par les chaĂ®nes d’information en continu.

CoupĂ© du centre-ville par une route Nationale (RN10) et une voie de chemin de fer, le quartier des Merisiers a beau eu bĂ©nĂ©ficier d’importantes opĂ©rations de rĂ©novation urbaine au cours des dernières annĂ©es – les longues barres HLM ont effectivement Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©es puis reconstruites au profit de petits immeubles de trois ou quatre Ă©tages – certains habitants dĂ©noncent toujours cette fracture urbaine et le manque d’accompagnement social pour y remĂ©dier. « Tout a Ă©tĂ© reconstruit dans la ville, tout est neuf. Mais nous qui sommes lĂ  depuis toujours, on a Ă©tĂ© oubliĂ© ! On en a marre que les politiques ici veuillent ‘blanchiser’ la ville. Si les nouveaux bâtiments servent Ă  nous chasser en augmentant les loyers, on ne se laissera pas faire » relate un reportage du Monde.

Six mois de prison ferme – Trois jeunes d’une vingtaine d’annĂ©es ont Ă©tĂ© jugĂ©s lundi 22 juillet en comparution immĂ©diate pour des jets de pierres contre les forces de l’ordre, lors des violences commises le vendredi prĂ©cĂ©dent (lire l’encadrĂ© ci-dessous) aux abords du commissariat de la ville. L’un a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  six mois de prison ferme et est ressorti libre, tandis que les deux autres ont Ă©tĂ© relaxĂ©s.

De son côté, le Défenseur des droits Dominique Baudis a ouvert une enquête non pas sur le contrôle d’identité ayant généré ce week-end d’émeutes mais sur le cas d’un garçon de 14 ans ayant perdu son œil au cours des évènements de vendredi soir.
Le procureur de Versailles a, pour sa part, annoncĂ© l’ouverture d’une enquĂŞte de l’inspection gĂ©nĂ©rale de police nationale (IGPN) pour vĂ©rifier la thèse des habitants Ă  savoir si le jeune homme a effectivement Ă©tĂ© victime ou non d’un tir de flash-ball Ă©mis par les policiers. Dans une autre enquĂŞte, la police des polices cherche Ă©galement Ă  identifier les auteurs de propos racistes postĂ©s sur une page Facebook dĂ©diĂ©e Ă  la police, a-t-on appris mardi 23 juillet auprès de la Place Beauvau.

Que s’est-il vraiment passé, ces derniers jours, à Trappes ?

Le week-end du 19 au 21 juillet a Ă©tĂ© marquĂ© par des violences urbaines Ă  Trappes (Yvelines) et dans plusieurs communes voisines, Ă  la suite du contrĂ´le d’identitĂ© d’une femme intĂ©gralement voilĂ©e ayant dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© jeudi 18 juillet. Des Ă©vènements inĂ©dits depuis les Ă©meutes de l’automne 2005.

Jeudi 18 juillet : L’origine des violences remonte Ă  un contrĂ´le policier effectuĂ© sur une femme vĂŞtue d’un niqab (1), en plein mois du ramadan dans le quartier – classĂ© « zone urbaine sensible » – des Merisiers. Bien que les circonstances restent Ă  Ă©claircir, il semblerait que le contrĂ´le se soit dans un premier temps correctement dĂ©roulĂ© avant de dĂ©gĂ©nĂ©rer brusquement.

Son mari – un jeune homme de 21 ans converti Ă  l’islam – a Ă©tĂ© placĂ© en garde Ă  vue avant d’être mis sous contrĂ´le judiciaire. AccusĂ© d’avoir agressĂ© un policier et tentĂ© de l’Ă©trangler pendant le contrĂ´le de son Ă©pouse, il sera jugĂ© en septembre. Une version policière infirmĂ©e par celle de la jeune femme, qui a expliquĂ© dans un communiquĂ© transmis au Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) avoir « subi une injustice de la part de la police », qui aurait aussi bousculĂ© sa mère qui l’accompagnait ce jour-lĂ , puis insultĂ© et « molestĂ© » son mari tout en profĂ©rant des « propos racistes ».

Vendredi 19 juillet : Un rassemblement « violent », selon une source préfectorale, s’est formé le lendemain à la rupture du jeûne, aux environs de 20h30, près du commissariat de Trappes. De 200 à 300 habitants du quartier des Merisiers ont alors jeté des pierres, brûlé des poubelles et détruit des abribus.
Les forces de l’ordre au nombre d’environ 150 ont, de leur côté, répliqué avec des grenades de dispersion, des gaz lacrymogènes ainsi que des tirs de flash-balls. Quatre jeunes, âgés de 18 à 24 ans ont été interpellés puis écroués dimanche, dont trois ont été jugés en comparution immédiate ce lundi 22 juillet devant le tribunal correctionnel de Versailles.

Samedi 20 juillet : la nuit de samedi Ă  dimanche a Ă©tĂ© marquĂ©e par des incidents de moindre intensitĂ© : une vingtaine de voitures, dont une de policiers, ont Ă©tĂ© brĂ»lĂ©es tandis qu’un automobiliste a foncĂ© sur les forces de l’ordre. Quatre nouvelles personnes ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©es.

Dimanche 21 juillet : Une tension palpable en fin de journĂ©e – jet d’un pĂ©tard en direction des forces de l’ordre qui ont rĂ©pliquĂ© Ă  coup de gaz lacrymogène –, a, un temps, laissĂ© craindre une nouvelle flambĂ©e de violences. Mais la quelque dizaine de jeunes semblent avoir Ă©tĂ© refroidis par le dĂ©ploiement de 300 CRS positionnĂ©s devant le commissariat de la ville. Tard dans la nuit un calme apparent Ă©tait revenu. Deux personnes ont encore Ă©tĂ© interpellĂ©es, sans qu’aucun incident notable n’ait Ă©tĂ© Ă  dĂ©plorer dans l’agglomĂ©ration.

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Régions

Notes

Note 01 La loi sur le port du voile intégral, entrée en vigueur en avril 2011, interdit la dissimulation du visage dans l’espace public. Elle punit l’infraction d’une amende pouvant aller jusqu’à 150 euros ou d’un stage de citoyenneté. Par ailleurs, les Yvelines détiennent le record de contrôles d’identité visant des femmes voilées en France (130 sur 705) d’après L’Observatoire de la Laïcité. Retour au texte

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