Les services financiers des collectivités vivent de nouveau en plein stress. Le crédit se raréfie. Vont-ils pouvoir boucler leur budget 2011 ? Leur habileté à réduire les frais financiers, en jonglant entre les lignes de trésorerie et les emprunts à long terme, en inversant, juste avant d’aller réveillonner, les comptes 5 et 16, avant de les remettre en place quarante-huit heures après, va-t-elle être prise en défaut, faute de liquidités ?
Les Etats s’angoissent aussi, on le sait. Qui sera le prochain à subir une dégradation de sa note ? Quel Etat européen verra le premier l’une des banques dont il est l’actionnaire s’effondrer, victime de cette défiance des marchés qu’aucun signal fort n’a su jusqu’à présent véritablement stopper ?
Création d’une banque publique
Comment ne pas voir que l’incertitude, au plan local comme au plan national, se nourrit d’une absence d’ambition politique ? Assez changé de pansement, il faut maintenant soigner le malade. On y est presque. Encore un petit effort… Décrié, fustigé, moqué, le projet de création d’une agence publique de financement des collectivités locales semble désormais faire l’unanimité, jusqu’au sein des banques, qui lui apportent aujourd’hui un soutien tel… qu’il en deviendrait presque suspect. En tout état de cause, cette agence publique portée par les associations d’élus pourrait voir le jour dès l’année prochaine, diversifiant l’offre de prêts aux collectivités et leur garantissant ainsi une possibilité d’étalonner les marges des banques classiques, qui se sont inexplicablement envolées. Certains estiment que la création de cette banque publique locale, aussi salutaire soit-elle, demeure un remède encore trop peu puissant. Il faut aller plus loin, répètent les experts et les éditorialistes, devant l’atonie des politiques. Faut-il autoriser les Etats à emprunter auprès des banques centrales, comme c’était le cas avant 1973, nationaliser les banques, émettre des eurobonds ? N’y a-t-il pas urgence, aussi, à remettre à plat l’ensemble des concours financiers de l’Etat aux collectivités, en évaluant l’efficacité de chacun ?
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