«Il est très important pour les fonctionnaires de faire des passages d’une fonction publique à une autre, car nous servons tous un même intérêt qui est l’intérêt général. Il peut s’incarner dans différentes missions, mais l’objectif reste le même », confie Hélène Amblès, qui, à l’issue de quinze années d’expérience en collectivités territoriales, a décidé de rejoindre le cabinet de Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, en qualité de conseillère « création et spectacle vivant ». Comme elle, une vingtaine de conseillers ministériels du gouvernement actuel ont effectué une partie de leur carrière dans des collectivités. Au moins dix d’entre eux sortent de l’Institut national des études territoriales (Inet). « C’est parfaitement logique en termes de représentation statistique dans une République décentralisée et dans un pouvoir macronien qui a du mal à embrayer sur les territoires », analyse le professeur en sciences politiques Jean-Michel Eymeri-Douzans, spécialiste des cabinets ministériels et coauteur de l’ouvrage « Le Règne des entourages » (1).
Une étape prestigieuse
« Les personnes qui sont passées par l’Inet et qui exercent au sein d’un cabinet le font pour élargir leur expérience. Le cabinet est l’un des meilleurs et des plus prestigieux moyens de monter à Paris pour quelqu’un qui a une carrière dans les territoires », estime Jean-Michel Eymeri-Douzans.
C’est le cas d’Hélène Amblès : directrice adjointe chargée de la culture et du patrimoine de Valenciennes, puis directrice administrative et financière d’un équipement culturel à Roubaix, elle est devenue responsable politique des musées des arts et plastiques, et du patrimoine de Lille métropole. Enfin, elle a occupé le poste de directrice générale de la culture de la ville de Poitiers. Elle a décidé de « capitaliser » sur ses « réflexes » et son « mode de pensée qui émane de quinze années d’expérience dans les territoires » pour « découvrir de l’intérieur le fonctionnement d’un ministère et d’une institution d’Etat ». « L’enrichissement est réciproque », estime celle qui a rejoint un ministère dans un « moment où la crise sanitaire nécessite encore plus de resserrer les liens entre la stratégie qui se construit à Paris et qui s’incarne dans les territoires ».
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Gazette des Communes