« Une émotion à la hauteur des symboles de la République qui ont été atteints. Car ce qui a été visé, c’est un double symbole : la liberté d’expression d’une part et l’école de la République d’autre part. » Vendredi 16 octobre, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie au collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, a été assassiné par un terroriste islamiste. Il avait montré des caricatures du prophète Mahomet dans le cadre de l’enseignement moral et civique.
Lors du 16ème congrès des Régions, lundi 19 octobre, à Paris, Renaud Muselier, président de Régions de France, a rappelé lors d’une déclaration solennelle le rôle « fondamental » de l’école dans l’apprentissage de la liberté comme droit et comme devoir et dans l’enseignement de la laïcité, « socle de notre idéal républicain ». L’association a tenu à apporter son soutien aux proches de la victime ainsi qu’au corps enseignant : « Nous leur disons que nous ne laisserons jamais qui que ce soit les intimider dans cette tâche fondamentale. Nous leur disons notre immense respect. Nous leur disons notre fierté pour le rôle qu’ils jouent dans la cohésion de notre nation. »
Une déclaration qui fait écho à celles de l’Association des maires de France (AMF) et de l’Assemblée des départements de France (ADF). « La mission d’éveil à la connaissance, de formation de l’esprit critique et de la liberté de penser par soi-même est irremplaçable et constitue un pilier essentiel de la formation que la République doit à ses citoyens », peut-on lire dans le communiqué de l’AMF, tandis que les départements « affirment leur solidarité contre la barbarie ».
Les collectivités en première ligne
« Nous poursuivrons sans relâche notre travail de terrain pour combattre les dérives vers la radicalisation, écrit Dominique Bussereau, président de l’ADF, soulignant le rôle des collectivités locales sur ce sujet. Les Départements mettent tout en œuvre pour lutter contre ce fléau (information, sensibilisation, détection, signalement, prise en charge, protection). »
De son côté, Régions de France annonce la préparation d’un ouvrage rassemblant les caricatures religieuses et politiques les plus marquantes parues dans la presse quotidienne régionale et nationale. « Nous allons demander à un collège d’historiens d’y remettre en perspective le droit à la caricature dans l’histoire politique de notre pays. Le fait qu’y coexistent depuis longtemps des caricatures concernant toutes les religions et des caricatures politiques est la preuve la plus vivante de la laïcité de notre République. Nous associerons le ministère de l’Éducation nationale à cette initiative pour que cet ouvrage puisse être mis à la disposition de tous les lycéennes et lycéens de France. »
L’AMF appelle elle toutes les communes de France à « témoigner de leur solidarité et de leur mobilisation pour défendre la liberté d’expression et la primauté de la laïcité dans l’organisation de la République ». Pour ce faire, elle propose aux communes d’afficher sur leurs bâtiments le mot-dièse #jesuisenseignant, de respecter une minute de silence lors de la prochaine réunion du conseil municipal et choisir un jour de mise en berne du drapeau de la mairie.
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