48 heures après une mobilisation des gilets jaunes émaillée par de nombreuses destructions sur les Champs-Elysées, Edouard Philippe affiche sa fermeté. Lors d’une conférence de presse donnée à Matignon lundi 18 mars, le Premier ministre a présenté les mesures qui seront mises en œuvre pour faire face à ces violences. « Nous interdirons les manifestations se revendiquant des gilets jaunes dans les quartiers qui ont été le plus touchés dès lors que nous aurons la connaissance de la présence d’éléments « ultras » et de leur volonté de casser. Je pense bien évidemment aux Champs-Elysées à Paris, à la place Pey-Berland à Bordeaux, à la place du Capitole à Toulouse. »
Cette interdiction de manifester satisfait les maires concernés, qui devraient être associés à la décision. Interrogé par les équipes de France 3 Aquitaine, le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, estime que « les mesures proposées par l’Etat vont dans le bon sens ». Si la place Pey-Berland a déjà été identifiée comme site à interdire, l’élu compte transmettre d’autres propositions au ministère de l’Intérieur. Il a évoqué un système de barrières pour bloquer totalement l’accès de cette place.
L’appel du Ministre de l’Intérieur @CCastaner cet après-midi a été pour moi l’occasion de lui dire que je saluais les mesures annoncées par @EPhilippePM pour identifier et poursuivre tous ceux qui se rendent coupables ou complices de violences chaque samedi 1/2
— Nicolas Florian (@nflorian33) 18 mars 2019
Appel à la vigilance dans les autres quartiers
Même réaction du côté du maire de Toulouse et président de France urbaine. Jean-Luc Moudenc a reconnu auprès de nos confrères de France 3 Occitanie, une mesure « forte, une attention particulière portée à Toulouse qui a été très touchée ». Mais au-delà du symbole, l’élu pose la question de « la pratique et les moyens déployés pour la faire appliquer ». Il ne souhaite pas que « les effectifs de police se concentrent sur la place du Capitole » et appelle à la vigilance dans les autres quartiers. « Ce n’est pas l’épicentre des violences commises le samedi. D’autres quartiers subissent de fortes dégradations, par exemple Saint-Cyprien. » Il a également précisé qu’il n’était pas question d’une interdiction totale qui serait « anticonstitutionnelle et pas légale ». « Christophe Castaner m’a dit que le périmètre d’interdiction était évolutif et serait déterminé par arrêté prefectoral », a-t-il enfin déclaré à BFM TV.
Je suis heureux de l’attention portée à la ville de #Toulouse, martyrisée par les épisodes de ces derniers mois. Mais le Capitole n’est pas l’épicentre des violences commises le samedi. D’autres quartiers ont subi de fortes dégradations, comme St-Cyprienhttps://t.co/xoOkrVxuDJ — Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) 19 mars 2019
200 millions d’euros de dégâts
200 millions d’euros. C’est le montant estimé par le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire, en lien avec la Fédération française de l’assurance des dégâts liés aux manifestations des gilets jaunes qui ont lieu depuis le mois de novembre 2018. Un chiffre actualisé qui tient compte de la mobilisation du samedi 16 mars marquée par le saccage des Champs-Elysées.
Pour venir en aide aux commerçants impactés, le gouvernement a mis en place un plan d’action national de soutien. Une circulaire datée du 7 mars en précise les modalités, notamment les détails de l’opération de « revitalisation et d’animation commerciales » des centres-villes annoncée par le Premier ministre le 1er février.
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