Le 23 mars 2011, le Premier ministre a chargé l’ASN d’un audit sur les centrales françaises et demandé à ce que les CLI en soient informées «au fur et à mesure de l’avancement des travaux».
Cela vous satisfait-il ?
J’applaudis cette initiative des deux mains… même si cet audit arrive tard, après l’accident au Japon, c’est-à-dire sous la contrainte. Nous sommes donc déterminés à y contribuer, sauf si notre participation devait se réduire à avaliser un cahier des charges élaboré entre experts de l’IRSN, de l’ASN, du CEA, d’Areva et d’EDF.
Dans ce cas, nous démissionnerions.
Car la société civile a son mot à dire sur le nucléaire. S’il y avait demain un accident en France, elle serait en première ligne.
Un tel audit se justifie-t-il alors que les centrales sont inspectées tous les dix ans ?
Oui, d’autant qu’il faut revoir ces visites décennales, en nous y associant.
Le regard que nous portons est différent de celui des spécialistes qui ont soi-disant pensé à tout.
Je ne remets pas en cause leur science, je dis que nous pouvons aussi poser de bonnes questions. La culture du secret et du ‘‘circulez y’a aucun risque’’, ce doit être du passé. Les centrales vieillissent et on ne peut pas décréter la prolongation de leur durée de vie sans s’expliquer. La France s’est dotée d’une belle loi sur la transparence nucléaire mais elle ne met pas assez de moyens pour l’appliquer. Ne disait-on pas avant Fukushima que les Japonais étaient les rois de la sécurité ?