Agressions verbales, physiques, jets de projectiles, menaces… Les sapeurs-pompiers ont connu en 2017 une hausse de 23% du nombre d’agressions à leur encontre, révèle l’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales), dans une note publiée le 19 décembre.
Ils sont 2 813 à se déclarer victimes, contre 2 280 l’année précédente. Ce sont ainsi six pompiers agressés pour 10 000 interventions, un chiffre qui a fortement augmenté au cours des dix dernières années.
Voici les principaux chiffres à retenir dans un contexte de hausse des interventions (+2%) entre 2016 et 2017 :
- La moitié des sapeurs-pompiers agressés étaient des professionnels, 10% sont des militaires et 40% des volontaires. Ces derniers connaissent une augmentation de 22% du nombre d’agressions à leur encontre.
- Comme en 2016, c’est la Nouvelle-Aquitaine qui détient le triste record du plus grand nombre d’agressions, avec 527 attaques déclarées. La région Bourgogne-Franche-Comté a pour sa part enregistré une hausse de 182% du nombre d’agressions, passant de 89 à 251. La Corse n’a, comme l’année dernière, pas déclaré d’agressions de sapeurs-pompiers en 2017.
- Si le taux de plainte a légèrement augmenté par rapport à 2016, ils sont encore un-tiers à ne pas avoir déposé plainte.
- Les agressions ont entraîné 955 journées d’arrêt de travail, soit 0,3 jour par agression, un chiffre en baisse.
- 382 véhicules ont été détériorés, un chiffre en augmentation de 8%. Le préjudice est estimé à 290 300 euros.
La FNSPF demande « une réponse forte et globale »
Face à l’augmentation du nombre d’agressions, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France appelle à « l’adoption rapide de mesures fortes pour enrayer le phénomène ». Elle rappelle que l’expérimentation des caméras-piétons, autorisée par la loi du 3 août dernier, doit commencer « début 2019 dans une quinzaine de départements, après la parution, attendue prochainement, du décret d’application ». Elle estime néanmoins que « cette mesure ne saurait à elle seule répondre à l’importance de la problématique des agressions » et réclame « une réponse forte et globale à travers quatre mesures prioritaires » :
- Une meilleure connaissance du cadre d’activité des sapeurs-pompiers par la population, grâce à un « maintien du maillage territorial » et à un « renforcement de la présence des services d’incendie et de secours dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ;
- La mise en place de centres départementaux de réception des appels d’urgence commun (112), une mesure qui n’est pourtant pas préconisée dans le rapport d’évaluation sur le secours d’urgence aux personnes ;
- La garantie de l’anonymisation des dépôts de plainte, alors qu’une proposition de loi a été déposée le 30 octobre par le président du groupe socialiste du Sénat, Patrick Kanner ;
- Une chaîne pénale plus efficace et effective.
Références
Téléchargez la note de l'ONDRP sur les agressions déclarées par les sapeurs-pompiers en 2017.
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