Cinq maires communistes de la région de Compiègne ont décidé de taper du poing sur la table de la gendarmerie. Symboliquement, les élus ont annoncé qu’ils boycotteraient dorénavant le traditionnel passage en revue des troupes du secteur.
A l’origine de ce mouvement d’humeur : une baisse des chiffres de la délinquance « orchestrée », selon eux, par le ministère de l’Intérieur.
Des plaintes concernant les incivilités plus reçues ou classées sans suite – «Les élus de terrain ne ressentent pas cette diminution, au contraire », ont insisté les édiles dans une lettre adressée à la direction de la gendarmerie départementale.
« Officiellement les statistiques baissent car la plupart des plaintes concernant les incivilités ne sont plus reçues ou sont classées sans suite. Notre secteur ne compte plus que deux gendarmeries, contre six auparavant. Comment les forces de l’ordre peuvent-elles intervenir rapidement dans ces conditions ? », s’interrogent-ils.
Autre sujet de mécontentement : la « politique du chiffre » menée en matière de sécurité routière, qui contribuerait à « dégrader l’image des gendarmes auprès de la population ». «En 2009, 70% des retraits de points était liés à des dépassements minimes de vitesse, soit 4% de plus qu’en 2008. Les quotas de PV fixés aux gendarmes impliquent qu’ils ne peuvent être là où nous en avons le plus besoin », insistent les maires.
Dénonçant également « la chasse faite aux Roms », les élus avancent que leur démarche vise avant tout à défendre les membres des forces de l’ordre, qui souffriraient de «ne pas pouvoir mener leur mission dans de bonnes conditions ».
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