L’Etat italien est malin. En grand danger financier pendant la crise de 2008, il a diminué les dotations des collectivités de près de 26 milliards d’euros entre 2010 et 2017, tout en poussant celles-ci à s’endetter toujours plus, notamment auprès des banques publiques.
Gagnant sur les deux tableaux, il peut aujourd’hui se targuer d’obtenir de bons résultats budgétaires, d’avoir mis sous contrôle financier les collectivités locales et récupéré le marché du secteur public. Plutôt bien joué ? A bien des égards, l’exemple transalpin semble inspirer aujourd’hui l’Etat français, qui mène, avec quatre ans de retard, la même politique de restriction des ressources.
Reprise en main ?
A l’instar de la Cour des comptes, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une loi de finances locales en bonne et due forme, afin de mieux contrôler la gestion locale. Parallèlement, l’activisme des banques publiques françaises constaté en 2015 change la nature du marché de la dette du secteur public local, désormais dominé par ces opérateurs publics ou parapublics. La Banque postale - Sfil a ainsi capté 34 % des emprunts réalisés en 2015, en volume et en valeur.
L’Etat français voudrait-il, comme l’italien, gagner sur les deux tableaux tout en contrôlant mieux ce marché pour éviter, par exemple, d’autres épisodes « toxiques » qu’il ne s’y prendrait pas autrement. C’est oublier que La Banque postale - Sfil s’est développée sur les ruines de celle qui a contribué à polluer les comptes publics locaux, par ses produits mais aussi ses pratiques commerciales.