Le non-remplacement d’un fonctionnaire territorial sur deux vous paraît-il gage d’efficacité publique, ainsi que le soutiennent Les Républicains ?
Cette mesure pourrait désorganiser les services et, surtout, obliger les collectivités à recourir à des prestataires extérieurs. Elle risquerait donc de coûter plus cher aux collectivités qu’elle ne pourrait rapporter. Elle serait d’autant plus inopportune que le principal levier d’économie et de rationalisation est déjà actionné : c’est la baisse des dotations. Dans ces conditions, les maires Les Républicains vont difficilement accepter l’imposition d’une norme « supra » initiée par leur appareil central. Quant aux électeurs fonctionnaires, ils risquent de se tourner encore davantage vers le Front National.
La fin du statut de la fonction publique pour les nouveaux entrants dans les collectivités vous paraît-elle une meilleure piste ?
A coup sûr, oui. Cette approche fondée, comme la loi Galland de 1987, sur une logique d’emploi, et non de corps, crée une dynamique sans braquer les personnels actuels et remettre en cause les pouvoirs des maires en matière de recrutement. Le statut de la fonction publique est un vrai bon sujet de campagne présidentielle.
Etes-vous favorable, comme les Républicains à deux jours de carence dans la fonction publique ?
Je suis même partisan d’aller jusqu’à trois jours, comme ce qui se fait dans le privé. La lutte contre l’absentéisme constitue notre principal gisement d’économie et d’efficacité, particulièrement dans les directions à gros effectifs.
Plaidez-vous, enfin, pour une augmentation du temps de travail ?
C’est le deuxième grand enjeu, avec le statut. Aujourd’hui, beaucoup d’agents locaux travaillent 35 heures par semaine mais bénéficient en plus des RTT. Pour atteindre le temps de travail des agents de l’Etat qui s’élève à 1593 heures, il y a encore beaucoup à faire. A Quimper et Quimper Communauté, nous restons à 1 546. Si nous passions à 1 593 heures, nous économiserions plus de 20 emplois temps plein, ce qui ne serait pas neutre pour deux entités de près de 2 000 agents au total.
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