Le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, veut sanctionner les maires qui ne respecteraient pas leurs « obligations » en matière de prévention de la délinquance. Quelle est votre réaction ?
Jacques Pélissard : je suis totalement opposé à cette idée de sanctions. Il n’y a pas de meilleurs juges que les maires pour apprécier localement les moyens à mettre en œuvre pour prévenir la délinquance. Car chaque territoire a ses spécificités. Qu’il s’agisse de la taille démographique, de la richesse communale ou encore du niveau et de la typologie de la délinquance, seuls les élus locaux sont en mesure d’appréhender la réalité de leur territoire et d’adapter leur politique de prévention. Les maires assument leurs missions devant leurs électeurs. En revanche, j’adhère entièrement à la volonté de Christian Estrosi de créer une « union sacrée » contre l’insécurité.
Pourtant, les dispositifs locaux de partenariat existent déjà. Faut-il aller plus loin ?
Il est nécessaire de renforcer le partenariat local de sécurité. Le constat est partagé par tous : un certain nombre de conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) sont en état de léthargie. Il faut les réactiver. Mais chaque partenaire doit jouer son rôle de manière active et loyale : la prévention aux municipalités, la répression à la police nationale et la sanction à la Justice. L’examen du projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2) en septembre au Sénat doit être l’occasion de réfléchir aux moyens de réaffirmer le rôle de ces conseils locaux.
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