Quel état des lieux faites-vous aujourd’hui des dérives sectaires ?
Nous estimons à 500 000, le nombre de personnes actuellement en lien plus ou moins fort avec une emprise sectaire. La Miviludes reçoit environ 2500 signalements par an, dont 40 % (1000 signalements) concernent le domaine de la santé qui est celui qui progresse le plus, dans lequel l’agissement de thérapeutes ou coaches déviants conduit à des dérives sectaires potentielles ou avérées. Nous recensons, par ailleurs, 400 méthodes thérapeutiques déviantes ou traitements alternatifs de santé dont certains peuvent être dangereux.
L’activité de la Miviludes a-telle évolué ces dernières années ?
Notre effectif de 15 personnes est aujourd’hui au complet. 10 conseillers se consacrent pleinement à notre mission essentielle d’information et de formation des agents publics, des collectivités et des associations en matière d’emprise mentale et de dérives sectaires. Notre activité a évolué du fait que nous sommes obligés de nous adapter aux moyens employés par la nébuleuse de groupes sectaires – assez réduits en nombre d’adeptes – pour séduire les personnes. Internet a bouleversé les méthodes de recrutement des gourous, et rend plus complexe notre travail de repérage et de veille du phénomène. Le rôle d’Internet en matière d’embrigadement est un enjeu majeur qui fait partie de nos principales préoccupations et perspectives de travail de la Miviludes, tout comme celle de continuer à répondre aux collectivités et structures de service public local – comme les maisons des associations – qui sollicitent notre expertise.
Comment réagissez-vous à certaines critiques récentes pointant « un affaiblissement de la lutte contre les dérives sectaires » ?
En effet, certains nous reprochent de ne plus nous occuper de la ...
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