Alors que certains élus ont affiché cet été – d’une manière parfois un peu roublarde dans la mesure où la partition était déjà bien écrite – leur volonté de sauver leur capitale régionale avec pour objectif de ne perdre ni emplois ni influence à quelques mois des élections régionales, peu d’entre eux mettront en avant l’état financier de leur région. On peut les comprendre. Selon le dernier observatoire des finances locales (OFL), le taux d’endettement des régions a atteint 97 % de leurs recettes de fonctionnement en 2014, quand il n’était encore que de 89 % en 2013. En cause, l’effet de ciseau entre la hausse des dépenses de 1,4 % et la baisse des recettes de 1,3 % qui n’a pas calmé les investissements engagés, compensés du coup par un recours de plus en plus massif à l’emprunt.
Chiffre symbolique
Cette valse triste se poursuivra en 2015 annonce l’OFL. En effet, « le taux d’endettement des régions pourrait progresser encore de 8 points, comme en 2014, et dépasser les 100 % ». Un chiffre symbolique qui, au niveau national, est présenté régulièrement comme un épouvantail. Pourquoi n’en serait-il pas de même au niveau régional ? Pour le moment la qualité de la notation des régions sur les marchés, la faiblesse des taux directeurs, la multiplication des sources de financements (obligataire, financements alternatifs) et la rallonge de 3,9 milliards d’euros accordée par le gouvernement à travers l’octroi de 50 % de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises autorisent les candidats à afficher leur nouvelle ambition économique boostée par la loi « Notre » plutôt que les menaces financières qui planent sur leur territoire. Il suffirait pourtant d’une hausse des taux directeurs pour que la question de l’endettement des régions s’invite sur le devant de la scène. On a déjà vu l’an dernier des candidats aux élections municipales faire des promesses fiscales devenues très vite intenables. Il ne faudrait pas rejouer aux électeurs une symphonie héroïque qui a de fortes chances, pour les mêmes raisons, de rester inachevée.