La ville d’Evry a créé en 2010 un pôle « relations au travail ». Dans quel contexte a été prise cette décision ?
Le projet d’administration 2010-2014 a fait de l’épanouissement professionnel un axe majeur de sa stratégie RH. C’est pour atteindre cet objectif qu’a été créé le pôle « relations au travail ». Avec la volonté de favoriser le bien-être professionnel et tendre vers l’efficience des agents, de prévenir les risques psychosociaux, mais aussi de répondre à des problématiques qui dépassent le strict champ d’intervention de la DRH. J’entends par là des difficultés financières et sociales.
Il faut signaler que le projet d’administration a été écrit avec la main des agents. Il a été élaboré de manière participative, sous forme d’ateliers. Et l’un de ces ateliers a servi à identifier ce qui manquait dans l’organisation pour mieux fonctionner ensemble.
Cela nous a conduits à lister les bonnes pratiques et attitudes, dans une charte du service public, et à créer le pôle « relations au travail » au sein de la DRH. Avec cette idée que l’épanouissement professionnel passe par le bien-être au travail. Et qu’un environnement de travail agréable favorise la motivation des agents.
Un environnement de travail agréable favorise la motivation des agents.
Comment travaille ce pôle, comment intervient-il ?
Il peut être saisi par un agent, la hiérarchie, la DRH, les partenaires sociaux… pour un projet professionnel, une reprise d’activités, un litige, un problème d’usure, de santé ou personnel, un diagnostic. Son rôle est de prévenir et anticiper les situations d’essoufflement et d’usure professionnelle, d’accompagner les agents dans leur parcours et leur environnement professionnel à travers un soutien individuel ou collectif, et de développer un partenariat pluridisciplinaire conduisant à un mieux-être professionnel.
Pour développer ce partenariat, nous avons créé un comité de pilotage qui se réunit une fois par semestre et détermine une stratégie globale de prévention des RPS à partir des propositions du comité technique. Celui-ci réunit le pôle « relations au travail », les gestionnaires santé, le référent du Comité national d’action sociale (Cnas), un représentant du centre communal d’action sociale (CCAS), l’agent de prévention, et ponctuellement d’autres partenaires internes et externes. Il sert au partage des informations et à une analyse plus poussée des problématiques rencontrées. Il se réunit 3 à 4 fois par an.
Qu’a apporté la création de ce pôle ?
Nous avons observé un accroissement des demandes d’accompagnement dans le cadre de souhaits d’évolution professionnelle, même si certains agents restent très éloignés de toute démarche de recherche d’emploi ou de mobilité interne. C’est pourquoi nous avons par exemple monté des ateliers mobilité avec huit agents qui s’étaient adressés au pôle pour un souhait d’évolution professionnelle mais sans s’en sentir capable. L’objectif était de créer une dynamique collective, de réduire leur isolement professionnel et leur proposer des outils d’accompagnement à l’élaboration de leur projet.
Après quatre sessions de travail, tous les participants se sont engagés dans une démarche de mobilité interne et sept ont bénéficié d’une mobilité interne conforme à leur projet professionnel.
Le pôle est également intervenu au niveau du service enfance, après qu’un préavis de grève ait été déposé par les animateurs. Ils ont fait part de leur malaise, de la pression, des manques de reconnaissance, de dialogue avec la hiérarchie et de valeur ajoutée de leurs missions. Nous les avons questionnés sur leurs rôle, missions et posture professionnelle. Ensuite, nous avons refondu avec eux leurs fiches de poste, réfléchi à la manière dont ils pouvaient travailler en complémentarité. Pour cela, ils ont dû analyser leur métier. Ce qu’ils n’avaient jamais fait auparavant.
Les agents ont dû analyser leur métier, ce qu’ils n’avaient jamais fait auparavant.
Cet article fait partie du Compte-rendu
« Plan de prévention des risques psychosociaux, où en est-on ? » - Club RH - Paris
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Sommaire du dossier
- « Plan de prévention des risques psychosociaux, où en est-on ? » – Club RH – Paris
- « Le travail bien fait est un puissant facteur de santé au travail »
- « Une logique progressive et d’amélioration continue » – Frédéric Oyhanondo (conseil général de Seine-Saint-Denis)
- « La prévention des RPS doit exister au quotidien grâce à un management adapté » – Claude Soret-Virolle (CIG grande couronne)
- « Prévenir et anticiper les situations d’essoufflement et d’usure professionnelle » – Nathalie Guillot-Juin (Evry)
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