L. Cheviet
Quelques jours avant l’ouverture du 2e congrès de l’Institut des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la Mobilité (Idrrim), qui se déroulera à Lyon du 7 au 9 octobre, entretien avec son président Yves Krattinger sur le modèle routier français, mais aussi le financement des transports, les transferts de compétences territoriales, le péage de transit...
Ma Gazette
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La route entame sa mue
L’un des thèmes du congrès de l’Idrrim est l’innovation. Ne doit-on pas revoir nos ambitions en la matière, au vu de la baisse des ressources financières ? Ne faut-il pas concentrer les crédits sur la maintenance ?
Ce sont deux ambitions complémentaires, on doit les prendre en compte toutes les deux. La première préoccupation, c’est de faire en sorte que la route dure, qu’elle soit solide et ne se dégrade pas. Les pays en Europe qui ont fait le mauvais pari de réduire l’entretien des infrastructures routières le payent ou le paieront au prix fort. L’Angleterre est championne d’Europe des nids de poule, l’Allemagne va bientôt la rattraper. Cette dernière a fait des choix d’économies consistant à beaucoup moins entretenir, mais quand on n’entretient pas une route ou un ouvrage d’art à la date à laquelle ils doivent être entretenus, cela coute beaucoup plus cher quand y revient plus tard. La dégradation des infrastructures ne suit pas une courbe régulière, elle s’accélère dès lors qu’on dépasse les limites de d’usure. Certains responsables, qui affichent un certain mépris vis-à-vis des routes, le paieront très cher s’ils sont encore aux affaire dans 10 ou 20 ans . On l’a vu avec le réseau ferroviaire, l’absence d’entretien régulier pendant plusieurs décennies a aujourd’hui des conséquences catastrophiques.
Je ne veux pas être celui qui fait la promotion de la faillite du dispositif routier. Halte au route-bashing ! 85 % des déplacements des personnes et des marchandises ont lieu sur les routes ! La route a également une utilité ...
Bonjour: « nous n’avons plus de sous »…
Là, c’est pour entretenir nos routes. J’ai déjà entendu ce discours…
Il faut confier au privé ce service, pour faire des économies… C’est une façon de voir les choses, bien utile pour qui veut faire de l’argent sur un secteur qui appartient à l’Etat.
Les autoroutes ont été privatisées et les sociétés, au lieu de rendre le service moins onéreux, s’en mettent plein les poches..
Privatisons les nationales, elles seront meiux entretenues et ça coûtera moins cher aux usagers, bien sûr…
Ce point de vue est répétitif et nous l’entendrons encore et toujours, tant qu’il y aura quelque chose qui échappe encore au secteur marchand.
Nous n’avons plus d’argent pour entretenir nos Monuments historiques: vendons-les au privé!
Nous n’avons plus d’argent pour gérer nos barrages hydroélectriques? Partenariat public privé, puis cession complète… Etc…
Ce n’est pas ce pauvre Hollande « normal 1er » qui décide cela mais bien les traitês européens qui ont décidé et imposé par écrit aux États d’abandonner tout les secteurs publics au privé, à la libre concurrence… On met en avant des économies, vu notre pauvre état financier? Pas du tout… Les économies ne sont pas recherchées; elles ne servent que de prétexte!
C’est toujours le même procédé; j’ai l’impression que ça va finir par se voir, non?