Fût-il nécessaire, le redressement financier ne peut tenir lieu de seul horizon à la conduite de nos administrations. Retenu comme justification exclusive de l’action publique, il nourrit la déstabilisation du personnel, à l’instar de la révision générale des politiques publiques qui a créé une rupture entre l’Etat et ses agents.
Ainsi souscrivons à cet impératif : pas de resserrement budgétaire sans ambition managériale, sans chercher à engager une nouvelle dynamique pour mobiliser les agents du service public local.
Raffermir le sens de l’action publique – Il faut d’abord raffermir le sens de l’action publique. La crise bouscule les repères, perturbe la hiérarchie des valeurs et offre toujours l’opportunité aux intérêts particuliers de faire un sort à l’intérêt général.
Redonnons à nos collègues la fierté de leurs missions, le sentiment que, quel que soit leur métier, leur grade, leur filière, ils participent à l’amélioration quotidienne de la vie de leurs concitoyens et à la défense d’un modèle de société que constitue le service public.
Il faut, ensuite, consolider la notion de collectif et d’équipe. L’isolement dans l’exercice des missions est un facteur majeur des difficultés du monde du travail. La multiplication des démarches de transmission (formation interne, tutorat, parrainage), le renforcement de toutes les formes de transversalité et collégialité (communautés de cadres, équipes « projets », etc.) sont de bons leviers.
Enfin, il faut sécuriser les trajectoires professionnelles. Le développement de la formation, l’accentuation de la mobilité interne, la systématisation des bilans professionnels, la préparation de la deuxième carrière pour ceux exerçant des métiers pénibles, la constitution de passerelles contractualisées avec d’autres collectivités ou à l’échelle de groupes territoriaux peuvent contribuer au déploiement d’un véritable parcours professionnel, fait de diversité et d’enrichissements successifs, de relation confiante et durable entre l’agent et l’institution.
La place qu’ils méritent – Au-delà des initiatives locales, dont le format doit tenir compte des évolutions sociologiques de nos institutions (rôle accru de la participation, souci de résultats rapides, aversion pour toute ingénierie complexe), formons le vœu que les futurs textes relatifs à la décentralisation réservent aux femmes et aux hommes du service public la place qu’ils méritent.