Le constat est alarmant ! « De nombreux maires sous-estiment à la fois leurs rôles et leurs responsabilités comme gestionnaires de crise », déplore le Haut comité français pour la défense civile (HCFDC) dans son rapport sur la gestion de crise en France, rendu public le jeudi 28 juin 2012.
Faible nombre de plans communaux de sauvegarde – L’association, qui constitue une plate-forme d’Ă©changes entre l’Etat, les collectivitĂ©s, les entreprises et les experts sur les questions touchant Ă la sĂ©curitĂ© nationale, s’inquiète notamment du faible nombre de plans communaux de sauvegarde (PCS) mis en place.
« Une véritable campagne de responsabilisation devrait être lancée, ainsi qu’une réelle obligation de réaliser les PCS », note-t-elle.
Le PCS est obligatoire pour toute commune soumise à un risque majeur identifié par un plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPRN) approuvé ou par un plan particulier d’intervention (PPI).
Il est fortement encouragé pour toutes les autres.
La qualité de l’information transmise aux populations est également sur la sellette. « Les documents d’informations communaux sur les risques majeurs (Dicrim) lorsqu’ils existent sont souvent peu complets ou compréhensibles », soulignent les auteurs du rapport.
Dernière preuve du faible degré d’implication des communes, avancée par le HCFDC : le nombre encore très limité de réserve communale de sauvegarde. « Les collectivités pensent toujours pouvoir s’appuyer sur l’Etat en temps de crise, regrette cette institution. Or, si le rôle des services de secours et de sécurité, le rôle du préfet conducteur de crise, ainsi que la solidarité nationale ne font pas de doute, il convient néanmoins de prendre en compte les crises de grande ampleur qui mettraient ces dispositifs sous tension ».
Formation de l’Ă©lu dans l’annĂ©e de sa prise de fonction – Afin de mobiliser davantage les maires, le rapport propose de former tout nouvel Ă©lu Ă la gestion de crise, dans l’annĂ©e de sa prise de fonction.
« Il pourrait s’agir d’un stage d’une à deux journées pour les maires et principaux adjoints pour les villes de plus de 50 000 habitants, ou d’une e-formation pour les élus des communes de moins de 50 000 habitants. »
Le Haut comitĂ© français pour la dĂ©fense civile propose Ă©galement que les grandes collectivitĂ©s s’investissent davantage dans la gestion de crise et surtout la « post crise » afin d’assurer la continuitĂ© des services et des activitĂ©s Ă©conomiques dans les zones sinistrĂ©es.
« A cette fin, il est proposĂ© que chaque conseil gĂ©nĂ©ral et rĂ©gional mettent en place une cellule de ‘gestion de crise et de continuitĂ© d’activitĂ©’ couplĂ©e avec une planification ad hoc, suggère le rapport. Une disposition lĂ©gislative sera nĂ©cessaire pour rendre ces dispositions obligatoires pour les collectivitĂ©s ».
Renforcer la communication – Le HCFDC pose enfin le problème des communications en temps de crise. « La plupart des collectivitĂ©s ne possèdent pas de rĂ©seaux leur permettant de rester en contact avec les prĂ©fectures si les rĂ©seaux fixes et mobiles des opĂ©rateurs sont hors service », dĂ©plore-t-il.
Et de proposer que les collectivitĂ©s soient raccordĂ©es aux rĂ©seaux radio numĂ©risĂ©s et interconnectables – l’Infrastructure nationale partageable des transmissions (INPT) – dĂ©jĂ utilisĂ©e par les policiers, les gendarmes, 65 Sdis et une vingtaine de Samu.
« Un programme d’études et de faisabilité devrait être lancé au plus vite par la puissance publique pour examiner l’interopérabilité des réseaux civils de sécurité et des réseaux de sécurité nationale, et émettre des recommandations, conclut le HCFDC. Car sans communication durant la crise entre tous les acteurs, il n’y a pas de vraie gestion de crise possible. »
Références