La fonction publique et les fonctionnaires sont d’ailleurs au cœur des débats de la campagne présidentielle. Concernant la proposition du candidat PS François Hollande – la création sur 5 ans de 60 000 postes au sein de l’Education nationale –, les jeunes interrogés sont 86 % à la considérer comme souhaitable, mais seulement 39 % estiment qu’elle est réaliste.
Ils se prononcent, en outre, à 52 % pour la stabilisation des effectifs. Et 53 % d’entre eux pensent que le maintien du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, lié à la Révision générale des politiques publiques (RGPP), n’est pas souhaitable.
L’étude démontre, par ailleurs, qu’hormis la garantie de l’emploi, perçue comme le principal avantage à intégrer la fonction publique (59 %), les autres sources de motivation arrivent loin derrière.
Possibilité d’évolution de carrière, intérêt des métiers, conditions de travail, niveau des rémunérations…, les avantages et intérêts des métiers de la fonction publique sont en net recul par rapport à 2004.
Perspectives d’évolution meilleures dans le privé – Le niveau de rémunération apparaît pour 34 % des jeunes sondés comme le principal frein à l’entrée dans la fonction publique (cet élément arrivait en 5e position en 2004), le risque d’être nommé loin de chez soi arrivant juste derrière (33 %), de même que la nécessité de passer un concours (31 %).
La crise économique et la précarité grandissante des emplois semblent avoir remis la question du pouvoir d’achat au centre de leurs préoccupations.
Parmi les éléments de satisfaction reconnus par les personnes interrogées (et les incitant à choisir la fonction publique), l’équilibre de vie, les conditions de travail et l’épanouissement professionnel sont mis en avant, après les avantages sociaux toutefois.
L’idée que les jeunes se font du bien-être au travail dans le public ne tient sans doute pas compte d’une réalité plus complexe révélée notamment par plusieurs enquêtes.
La rémunération et la reconnaissance des compétences demeurent aussi un maillon faible pour les jeunes générations.
Pour autant, les jeunes auraient-ils pour le secteur privé les yeux de Chimène ? S’agissant des perspectives d’évolution et de reconnaissance des compétences, ils sont effectivement 51 % à considérer qu’il vaut mieux mener sa carrière professionnelle dans le privé.
Toutefois, en matière de juste rémunération, 46 % affirment qu’il vaut mieux être dans le secteur privé, 28 % dans le secteur public et 25 % considèrent que les secteurs public et privé sont à des niveaux équivalents.
A noter que les jeunes les plus favorables à la fonction publique sont les actifs, qui connaissent les blocages de salaire dans le secteur privé.
Résultats présentés lors du Salon de l’emploi public 2012 – Questionnés sur les améliorations à apporter pour rendre la fonction publique plus efficace, là encore, les jeunes plébiscitent la rémunération.
44 % se montrent favorables au développement de la rémunération au mérite, 35 % sont pour l’évaluation des fonctionnaires en tenant compte de la satisfaction des usagers tandis que 27 % sont partisans de la modernisation des modes de management des fonctionnaires.
La mesure jugée la moins efficiente étant la diminution du nombre de fonctionnaires (9 %).
Cette enquête, dont les résultats seront présentés par Etienne Mercier, directeur adjoint du département opinion d’Ipsos le 23 mars 2012 à l’occasion du Salon de l’emploi public, témoigne à la fois de l’intérêt soutenu pour les carrières publiques tout en remettant au cœur des motivations une juste rémunération et une reconnaissance des compétences.
Enquete Jeunes Et Emploi Public Mars2012