Selon cette étude de l’ONDRP réalisée en partenariat avec l’Insee, 1,25% des répondants (sur un échantillon de 67 000 sondés, interrogés de 2008 à 2012 ) ont déclaré avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leurs conjoints ou ex-conjoints.
Intriguant écart avec les statistiques officielles – Rapporté à la population totale, cela doit correspondre à un nombre de victimes déclarées « d’environ 542.000 », estime l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). De quoi douter des statistiques policières, qui font état de seulement 10 065 condamnations prononcées pour « coups et blessures volontaires par conjoint » en 2010.
C’est l’avantage des enquêtes de victimation, où le sondeur n’analyse pas le nombre d’affaires portées devant la justice mais interroge directement un pan de la population, pour savoir s’ils ont été victimes d’actes de délinquance. En s’intéressant uniquement au vécu des français, ces études permettent d’obtenir des estimations plus proches de la réalité, indépendamment de savoir si les faits en question ont été, ou non, signalés aux services de polices.
Eprouvant encore des sentiments à l’égard de leur conjoint violent, la majorité des femmes victimes préfèrent tenter de reconstruire leur couple plutôt que de signaler ces faits à la police et voir leur compagnon placé en garde à vue.
Sur la base des résultats des enquêtes de victimation menées depuis 2008, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales dresse le profil-type des victimes de violences conjugales.
Les femmes pauvres les plus touchées – La proportion de femmes (1,84%) est près de trois fois supérieure à celle des hommes (0,64%), révèle l’enquête. Autre enseignement: le taux de violences physiques ou sexuelles s’élève fortement pour certaines tranches d’âge, comme les 35 à 44 ans (1,08% d’hommes et 2,81% de femmes se déclarant victimes). La proportion de personnes se déclarant victimes est en revanche inférieure à 0,4% pour les 65 à 75 ans.
La principale information de cette étude réside surtout dans la catégorie de la population la plus touchée par ce fléau: les violences conjugales sont surtout recensées parmi les ménages défavorisés.
Ainsi, parmi les femmes appartenant aux 10% des ménages aux revenus les plus faibles, la proportion de celles qui se sont déclarées victimes de violences est supérieure à 3,5%. C’est le taux le plus élevé observé.
Elles se déclarent quatre fois plus victimes que les femmes les plus aisées (0,83%), appartenant aux 10% des ménages aux revenus les plus élevés, selon l’enquête.
Références