Lors de la séance d’ouverture, et avant que la présidente de la région Occitanie Pyrénées Méditerranée ne prenne la parole, Fabien Tastet, président de l’AATF, déclare « devoir forcer son optimisme pour garder un discours enjoué »….
Car si le thème général du 29e congrès, c’est « la science au service de l’action publique », on discute bien, entre les interventions et pendant les ateliers, de ces amendements gouvernementaux qui ouvrent, sans condition ni quota, les postes de direction générale aux contractuels. Jusque dans les codes d’accès Wifi, au sein desquels le numéro d’article « scélérat » de l’Assemblée nationale s’est niché… Un pur hasard ?
Cohésion républicaine
Après une « première victoire (car les amendements ont été supprimés par la commission des affaires sociales du Sénat), il faut s’attendre à ce qu’ils soient à nouveau présentés par le Gouvernement. «Alors que l’année dernière, face aux annonces du gouvernement, nous étions « seulement » dans l’expectative, nous sommes aujourd’hui plongés dans un clair-obscur » analyse Fabien Tastet.
Les éléments de clarté, l’AATF les trouve dans le droit à l’expérimentation locale, la lutte contre les déserts médicaux ou encore dans la création d’une agence des territoires. Mais la « face obscure » du gouvernement se révèle par l’ « atteinte qu’il porte à l’ADN de la République décentralisée ». Fabien Tastet énumère ainsi la réduction des pouvoirs fiscaux locaux et la remise en cause de la fonction publique territoriale. « La maille de la cohésion républicaine s’effiloche ».
« Le combat continue »
L’AATF rappelle n’avoir jamais eu « de problème » avec les contractuels : elle entend, depuis toujours, faire tomber les barrières et favoriser les échanges. » Mais sans aller jusqu’à inverser la hiérarchie des modes de recrutement.
« Faire passer le contrat devant le concours, ce serait porter un coup à notre système méritocratique »
« Faire passer le contrat devant le concours, ce serait porter un coup à notre système méritocratique, martèle Fabien Tastet, c’est donc la mère des batailles qui commence ! ».
L’AATF s’attache d’ores et déjà à trouver, dans le principe d’un recours sans limite aux contractuels aux postes de direction générale, une faille constitutionnelle.
Mais l’association entend aussi rester constructive. Elle se déclare prête à admettre le principe d’une plus grande ouverture aux contractuels aux postes de direction générale, mais avec le respect d’un quota, à hauteur de 25 %, par niveau hiérarchique, et pour tous les postes de direction générale, quelle que soit la fonction publique.
Soutien occitan
« La France a besoin d’une décentralisation renforcée, et non bâillonnée » lui répond Carole Delga. Elle cite l’exemple regrettable des régions, qui dépendent financièrement à 92 % de l’Etat.
Face aux administrateurs, elle affirme que c’est bien le concours qui assure la continuité et l’objectivité du service public. Avec une charge, à peine dissimulée, contre le gouvernement : « le service public, c’est faire progresser la République et ses valeurs pour favoriser tous les citoyens, et pas seulement ceux qui ont un réseau. Et à l’inverse, le service public, ce n’est pas assurer la préservation du patrimoine des nantis ».
Plus tard, le tacle est venue de Ségolène Neuville, vice-présidente du Conseil départemental des Pyrénées orientales : « ce qui m’interroge, en tant que scientifique, c’est que nombre de femmes et d’hommes politiques actuels transgressent l’éthique scientifique, en cherchant à expliquer des choses fausses ». L’ancienne secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, avait notamment en tête les « contre-vérités assénées sur les emplois aidés »…