Dès les premières réunions de préparation du Forum de l’action publique, la CGT, FO, Solidaires et CFE-CGC ont eu le sentiment que ce dernier ne serait « qu’une mascarade permettant au gouvernement d’afficher un prétendu dialogue social ». Preuve en est, selon eux : « Sans attendre le résultat d’aucune “concertation” ni “consultation” […] le comité d’action publique 2022 [a été] chargé d’identifier des ‘réformes structurelles et des économies significatives et durables’ sur l’ensemble du champ des administrations publiques. » Et « c’est dans ce but que le comité est invité à proposer des transferts au secteur privé, voire des abandons de missions », regrettent les trois organisations syndicales. Qui font la traduction suivante : « Une politique inacceptable de privatisation des services publics est donc déjà en préparation ! »
Le reste des organisations syndicales (OS) représentant la fonction publique – estimant que leurs remarques avaient jusque là été prises en compte et que cette consultation des usagers et des agents était « utile » – s’est, lui, rendu à la direction générale de l’administration de la fonction publique (DGAFP) pour discuter du contenu final de la future plateforme « forum-action-publique.gouv.fr ». Laquelle serait lancée, de manière concomitante avec les rencontres sur le territoire, « fin novembre », ont entendu certains syndicats, « autour du 21 novembre », croient savoir d’autres OS.
Quelle organisation en régions ?
Comme indiqué lors du lancement d’Action publique 2022, treize « forums régionaux de l’action publique », seront chacun animés par un ministre autour de la transformation des services publics dont ils ont la charge. Les élus – locaux ou parlementaires – sont invités par le gouvernement à organiser des débats via un kit d’animation qui sera mis à leur disposition. Et pour travailler plus directement sur le plan de transformation de la fonction publique, des ateliers de co-construction associeront les agents des trois versants et les élèves d’écoles du service public autour des problématiques RH.
« Rien n’a encore été précisé s’agissant du calendrier ou de la logistique prévus pour cette consultation de terrain », relève Mylène Jacquot (CFDT). Les collectivités organiseront-elles ces événements à leurs propres frais ? « En tout cas, nous espérons que les employeurs seront porteurs de la dynamique », fait savoir Bruno Collignon (FA-FP). D’autant que la consultation numérique « pourrait exclure de fait les 15% de Français non connectés à internet et parmi eux, les personnes âgées », fortement dépendantes des services publics, soulève Luc Farré (Unsa).
CFDT, Unsa et FA-FP assurent rester vigilantes sur la façon dont sera orchestrée cette consultation des usagers et des agents jusqu’à fin février/début mars, ainsi que sur l’utilisation qui sera faite de sa restitution.