En matière de recrutement, l’inversement des rôles se confirme. Les employeurs doivent désormais séduire des candidats devenus de plus en plus rares et exigeants. Une nouvelle donne qui conduit les directions des ressources humaines à changer de stratégie. Finis, la posture du recruteur omniscient et les jurys formatés. Place à l’écoute et à la pratique. L’enjeu étant de se faire adopter par des candidats motivés, dont les compétences colleront aux besoins de la collectivité, en neutralisant au maximum les biais qui influencent la sélection.
La méthode de recrutement par simulation (MRS), développée par France Travail, a ouvert la voie. Elle permet d’évaluer les aptitudes des candidats à occuper un emploi sans CV. On jauge les « habilités » grâce à des exercices de simulation qui reproduisent, par analogie, les conditions de travail. La MRS est spécifiquement adaptée aux recrutements en nombre. Quand ce n’est pas le cas, la simulation peut prendre la forme de mises en situation dans les services pour les métiers techniques, de l’animation ou de la petite enfance en particulier. Pour les profils administratifs, on pourra convoquer un jeu de rôle, afin de tester les réactions et aptitudes. « Les exercices pratiques sont en mesure de révéler des comportements rédhibitoires et font gagner du temps », assure Vincent Delage, directeur des ressources humaines (DRH) de la communauté de communes des 4B sud-Charente (1).
De l’éphémère durable
Après avoir expérimenté la MRS avec succès pour près de 100 recrutements en 2023, la ville de Marseille (2) a décidé d’aller plus loin en recourant au dispositif collectif immersif « Entreprises éphémères solutions », financé par France Travail et l’Etat. « Nous sommes arrivés avec nos besoins, à savoir, 50 candidats pour 50 postes à pourvoir en catégorie C dans huit métiers différents. Puis, nous avons créé avec les Entreprises éphémères un programme capable, en cinq semaines, de rendre les demandeurs d’emploi, sélectionnés sur leur motivation, le plus opérationnel possible », explique Cindy Chapdelaine, chargée de mission « transformer nos pratiques ». Ces agents en devenir sont entrés dans le dispositif en 2024.
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