Selon les projections du Centre national de la fonction publique territoriale, les collectivités devront recruter dans les 5 ans à venir 11 000 à 12 000 policiers municipaux. Or l’attractivité de la filière est en berne. Une problématique majeure pour les élus locaux qui a été abordée lors des Etats généraux de la sécurité locale, jeudi 20 octobre. « Doctrine d’emploi, carrière, concours, rémunération… Notre objectif est de tout remettre à plat pour réfléchir à un emploi durable des policiers municipaux pour les collectivités », a résumé Nathalie Koenders, première adjointe au maire de Dijon et pilote du groupe de travail dédié aux polices municipales de France urbaine installé au début de l’été. En parallèle, une mission flash vient d’être lancée à l’Assemblée nationale.
Plusieurs pistes de réflexion émergent déjà. Concernant la rémunération, qui donne lieu à une surenchère entre les collectivités, France urbaine estime qu’il faut revenir à l’équité. « Toutes les rémunérations doivent reposer sur le cadre légal, précise l’élue de Dijon. On souhaite aussi que les policiers municipaux puissent être soumis au Régime indemnitaire des fonctionnaires de l’Etat (Rifseep) afin que les collectivités puissent avoir des leviers pour mieux rémunérer leurs agents. Il faut aussi voir ce que l’on peut proposer en termes d’accompagnement comme des facilités pour se loger ou l’obtention d’une place en crèche par exemple. »
Formation et concours
Deuxième axe : les délais de formation. « On se retrouve avec des policiers municipaux qui mettent parfois 8 à 9 mois pour partir en formation. Or pendant ce temps-là ils sont indisponibles puisqu’ils n’ont aucune légitimité à être sur l’espace public car ils ne sont pas formés…», déplore Nathalie Koenders. Pour pallier cela, il pourrait être question de réduire les délais de formation, et de coupler la formation initiale d’application avec la formation à l’armement.
Enfin, France urbaine veut s’intéresser à l’organisation des concours. « Il faudrait voir avec la Fédération nationale des centres de gestion si l’on pourrait en organiser plus souvent, note Nathalie Koenders. On constate par ailleurs que le métier est moins attractif, et que les candidats n’ont pas forcément le niveau. Il faut donc peut-être travailler encore plus en amont avec l’Education nationale sur les métiers de la sécurité pour préparer de futurs candidats. »
D’un point de vue plus global, cette tension sur le marché de l’emploi pourrait être une opportunité pour les collectivités territoriales de travailler sur le sens des missions données aux policiers municipaux selon Blandine Affagard, directrice de GCR Organisation, pôle sécurité, également présente lors de cette table ronde : « Les policiers municipaux ont besoin de s’inscrire dans un projet clair et il peut être intéressant de les intégrer dans des projets collectifs et transversaux comme la logistique urbaine, les projets scolaires autour de la prévention ou les conseils de quartier. »
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