Invitée le 6 novembre à se prononcer par voie de « référendum décisionnel local » sur un projet d’installation de sept caméras de surveillance à Nérac (6 885 hab ; Lot-et-Garonne), la population a dit non (1) à 58,76% (963 voix).
S’appuyant sur le choix des 30,84% de votants mobilisés, le maire et conseiller général Nicolas Lacombe (PS) va proposer au conseil municipal du 9 novembre d’abandonner le projet : « Le vote n’est pas décisionnel, compte-tenu d’un taux de participation inférieur à 50%. Mais il demeure consultatif. Car le nombre de votants représente un échantillon important de la population. Nous n’installerons pas de caméras de surveillance. Nous allons cependant réfléchir à des dispositifs plus adaptés de prévention », a déclaré Nicolas Lacombe.
Dégradations et cambriolages – Le referendum met fin à près d’un an de réflexion. Une vague de dégradations sur des édifices publics et de cambriolages en 2010 a conduit les services de la préfecture du Lot-et-Garonne à proposer à la commune de mettre en place un dispositif de vidéosurveillance. A la demande du maire, les services de gendarmerie ont réalisé une étude pour estimer les besoins. Compte-tenu de la capacité financière, technique et humaine de la commune, le conseil municipal a adopté un projet d’installation de 7 caméras sans centre de surveilance. « Compte-tenu du coût de 230 000 euros qui obligeait à de nouveaux arbitrages dans le choix des projets communaux, du fait que cela ne faisait pas partie du programme du mandat et enfin, que la vidéoprotection était un débat qui transcendait toutes les couleurs politiques, le conseil municipal a choisi de consulter la population», raconte Stéphane Pommier, directeur général des services.
Campagne d’affichage – Pour annoncer le référendum, la commune a mené une campagne d’affichage incitant la population à consulter le dossier de présentation du projet de vidéosurveillance téléchargeable sur Internet ou en consultation en mairie : «La question ne se limitait pas à un simple oui ou non. Nous avons interrogé la population sur le contenu du projet. Ont ainsi été communiqués les chiffres de la délinquance, la localisation des caméras, les modalités de vote, … », précise Stéphane Pommier.
Avant la tenue du référendum, l’union locale de la CGT s’est positionnée contre le projet par respect des libertés individuelles. Elle a aussi considéré que le niveau d’insécurité à Nérac ne justifiait pas un investissement qui ne ferait qu’alourdir le poids des charges sur les contribuables néracais. De son côté, l’opposition a considéré que le référendum n’était pas utile.
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Notes
Note 01 Question du référendum : « Approuvez-vous, oui ou non, la délibération du conseil municipal, sollicitant Monsieur le Préfet, en vue de l'instalation d'un système de vidéoprotection sur le territoire de la commune de Nérac ? ». Retour au texte