A la veille de l’ouverture du 118 e congrès national des sapeurs-pompiers qui se tient à Nantes du 22 au 24 septembre, le torchon brûle entre la « Dynamique des acteurs de la sécurité civile », composée de la Fédération nationale des sapeurs pompiers de France (FNSPF) et des organisations syndicales SNSPP/CFTC, FO, UNSA et Avenir-Secours/CGC, et la CGT, l’Interco-CFDT et la FA-SPP.
Le 20 septembre, ces trois organisations ont quitté la séance de travail, au Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), durant laquelle la direction générale des collectivités territoriales du ministère de l’Intérieur présentait ses propositions de réforme de la filière sapeurs-pompiers.
Une alliance minoritaire – Alors que les quatre organisations présentes dans la « Dynamique » aux côtés de la FNSPF se déclarent favorables à un protocole d’accord qu’elles ont largement inspiré, les trois autres syndicats expriment leur refus de voir un accord conclu avec des organisations non représentées ou minoritaires en sièges au CSFPT.
Dans un communiqué commun diffusé le 13 septembre, la CGT, la CFDT et la FA-SPP ont dénoncé « un recul social et un déni de démocratie organisé par le ministre Claude Guéant (…) au mépris des règles institutionnelles qui régissent les fondements du dialogue social ». Ses services se seraient réunis durant l’été à sept reprises avec les organisations présentes dans la Dynamique et auraient proposé à la CGT de s’y associer, proposition aussitôt refusée par cette fédération.
Désaccord sur l’entrée sans concours – L’enjeu porte sur les carrières et l’avenir de la filière. Selon le président du syndicat national des sapeurs pompiers professionnels et des personnels administratifs et techniques des Sdis (SNSPP/PATS), Patrick Beunard, la réforme résoudra « des incohérences, des difficultés d’application » des cadres d’emplois actuels.
Ses partisans la jugent conforme aux accords de Bercy de 2008 sur la refonte de la catégorie B en cours dans les autres filières. Elle rapprocherait les sapeurs-pompiers de la filière technique, déjà réformée. Elle prévoit, en catégorie C, une complémentarité entre sapeurs pompiers professionnels et volontaires avec, notamment, une entrée possible sur dossier et non sur concours, après trois ans d’ancienneté comme sapeur pompier volontaire assorti d’un parcours de formation et de valorisation de l’expérience.
Ce dispositif qui vise à élargir le recrutement est cependant considéré par ses détracteurs comme un « sous grade », susceptible de rallonger la carrière et de favoriser les clientélismes locaux. Ils demandent que tous les encadrants soient basculés en catégorie B et que les grilles et l’architecture statutaire dans son ensemble soient comparables aux autres grilles de la fonction publique territoriale, de façon à ne pas isoler voire en exclure, à termes, les sapeurs pompiers.
Une pétition www.sapeurpompierpetition.com, mise en ligne par les trois organisations protestataires avant la réunion du 20 septembre au CSFPT, a été signée par près de 5 000 sapeurs pompiers (sur 40 000 environ dans la filière).
Une mise à jour des propositions est attendue avant l’ouverture du congrès de la FNSPP, où Claude Guéant et Nicolas Sarkozy ont prévu de se rendre. Ils pourraient faire des annonces sur cette réforme statutaire qui ne fait pas l’unanimité chez les pompiers.
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