Peut-on tout écrire sur Facebook ? La question est une nouvelle fois posée après le licenciement intervenu le 14 décembre d’Adyl Abdelhafidi, employé du Domaine régional de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher).
Manque de loyauté – Le conflit remonte à août 2010 quand cet assistant culturel au contrat de droit privé commente sur le site Facebook de son ancien supérieur hiérarchique une photo du roi Louis XVIII avec cette légende : «il me rappelle une directrice que j’ai bien connue.».
La directrice de cet EPCC créée par le conseil régional du Centre et l’Etat se reconnaît aussitôt dans cet écrit, même si la page Facebook ne mentionnait aucun nom ni rappel au Domaine de Chaumont.
Selon Jean-Etienne Giamarchi, l’avocat du Domaine, ce commentaire a été posté « sur un mur public en libre accès durant 6 mois et tout le monde a pu reconnaître la directrice qui avait alors des béquilles et de l’embonpoint ». La direction a donc considéré qu’il s’agissait d’un « manque de loyauté et d’une atteinte à son autorité ».
Pour autant, la direction réfute que Facebook soit le seul grief du licenciement : « c’est l’un des motifs parmi de nombreux autres, poursuit Me Giamarchi, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ».
Atteinte à la liberté d’expression – L’intéressé, comme son avocat, dénoncent pourtant le « licenciement abusif » et une « atteinte très grave à la liberté d’expression » pour un propos considéré comme « un trait d’humour uniquement réservé aux amis ».
Une procédure a donc été engagée devant les prud’hommes qui devront se prononcer dans les prochaines semaines sur cette « jurisprudence Facebook » encore incertaine.
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