Dans un courrier adressé au premier ministre cet été vous vous alarmez du sort réservé aux Emplois d’avenir, menacés par le brusque ralentissement des contrats aidés.
Oui effectivement, la forte restriction qui pèse soudain sur les emplois d’avenir nous inquiète fortement. Après 250 000 emploi d’avenir créés depuis 2012, aucun nouveau contrat ne pourra être conclu, et nous ne pourrons renouveler que 8000 d’entre eux. Si ce n’est pas un arrêt des emplois d’avenir, on commence à fermer le robinet.
Vous défendez le bilan positif des emplois d’Avenir à contre-courant des insinuations du Président ?
Ce qui m’ennuie le plus dans toute cette polémique, c’est le discours sur la pertinence des emplois aidés. Je ne nie pas les réalités budgétaires, ni qu’il y ait des améliorations à apporter à certains dispositifs, mais je refuse d’entendre dire que les emplois d’avenir ne sont pas une bonne formule. Je pense que c’est une grave erreur. Je crains un discours facile qui consiste à opposer les emplois aidés à la formation traditionnelle ou à l’apprentissage. Si former les gens suffisait à résoudre les problèmes de l’inadéquation au marché du travail, ça ferait longtemps que le problème serait réglé ! On a bien vu que le plan 500 000 formations n’a pas produit des miracles en la matière. A l’inverse, il est utile d’avoir des situations de travail aménagé, ce qui est le cas des emplois aidés. Il ne faut pas rejeter ces possibilités qui fonctionnent pour le public peu qualifié. Notre conviction, c’est que on se forme d’autant mieux qu’on est en situation de travail.
[60% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes, Club Santé Social
Thèmes abordés