Le rapport Bockel sur la prévention de la délinquance des mineurs survivra-t-il au remaniement gouvernemental et au départ de son instigateur, l’ex-secrétaire d’Etat à la Justice, Jean-Marie Bockel ? Rien n’est moins sûr. Néanmoins, le Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée (CNLAPS) a souhaité réagir aux préconisations visant à donner « une meilleure visibilité à la prévention spécialisée ».
Dans un communiqué diffusé le 15 novembre, le CNLAPS estime qu’ « au regard des moyens financiers importants consacrés à la vidéo-protection, cette volonté de faire le pari de l’investissement humain et éducatif pour contribuer à la prévention de la délinquance, est une avancée notable. A condition que cette proposition soit suivie d’engagements opérationnels et d’applications budgétaires ».
Toutefois, réagissant implicitement à la proposition de « rénover la doctrine d’emploi » des éducateurs, le CNLAPS rappelle que la place de la prévention spécialisée est « au sein de la protection de l’enfance, gage de son efficience par rapport aux problématiques des jeunes en difficultés aujourd’hui ».
« Par ailleurs, précise-t-il, si l’action de prévention spécialisée consiste à aller au contact des jeunes dans les espaces publics et de mettre en place des accompagnements éducatifs individualisés, sa mission est aussi de développer les ressources collectives des jeunes, de leurs familles, d’étayer les capacités citoyennes des habitants, donc à agir en partenariat sur la causalité économique et sociale de la délinquance. Nous regrettons à ce titre le silence de Monsieur Bockel à ce propos. La précarité, le chômage, le mal logement, la ghettoïsation, sont hors du champ des analyses et des considérations qui sont développées dans son rapport ».
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