A l’heure où le gouvernement annonce que l’Euro 2016 a été « une belle réussite pour l’activité économique et l’emploi en France », un versant du football est moins glorieux : celui de la violence dans le monde amateur.
Une note de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiée le 11 janvier, montre en effet que les violences et les incivilités ont touché 10 977 matches, soit 1,4 % de ceux qui se sont déroulés durant la saison 2015/2016.
Certes, le nombre de rencontres entachées par ces actes – agressions physiques et/ou atteintes envers un arbitre – a diminué d’environ 1500 rencontres. En revanche la proportion de celles ayant connu des incivilités et des violences est stable. « Cette baisse peut résulter de la plus faible propension de certaines ligues et districts à reporter les violences commises », nuance ainsi la note. L’intérêt de cette étude est également de montrer les variations du niveau de violence selon les mois de l’année et donc les pics de violences observés aux mois de novembre et avril.
Arbitres et jeunes – La note de l’ONDRP présente aussi la nature et la répartition des violences envers le corps arbitral ainsi que la typologie des agresseurs.
Deux éléments essentiels sont ainsi mis en avant par l’Observatoire. D’une part, les arbitres sont principalement victimes de violences verbales (86 % des violences subies) et sont l’objet des violences les plus graves dans 41 % des matches à incident. D’autre part, ce sont les jeunes âgés de 17 et 18 ans qui sont le plus exposés aux violences et particulièrement physique et 90 % des violences sont commises par au moins un joueur.
Futsal et violence – La note se penche aussi sur la spécificité du futsal dont 1 % des matches a été l’occasion de violences et dont la proportion commise par des spectateurs depuis 2009/2010, à la différence du football en extérieur, ne cesse d’augmenter (17 % de l’ensemble).
« La proportion plus élevée des agresseurs spectateurs traduirait un meilleur renseignement des violences. Une seconde hypothèse à formuler est que l’ambiance dans les tribunes est effectivement plus tendue, ce qui entraine plus d’incidents entre spectateurs. Ce climat de violences pourrait être dû à l’environnement cloisonné, le futsal étant pratiqué dans un gymnase alors que le football est joué en plein air », explique la note.
Références
Téléchargez la note de l'ONDRP sur les violences dans le football amateur en 2015-1016, janvier 2016
La note s’appuie sur le recensement effectué chaque saison par la Fédération française de football depuis 2005, à travers son outil appelé « Observatoire des comportements ».
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