Alors que la ville de Paris a fait de la lutte contre la grande exclusion sa « grande cause » pour la mandature en cours, les agents polyvalents des services sociaux de la ville expliquent qu’ils n’ont pas les moyens humains de servir, dans de bonnes conditions, ce projet. Ce mardi 15 mars 2016, l’intersyndicale CFDT, SUPAP FSU, FO appelle ainsi à la grève dénonçant le « faire toujours plus avec toujours moins, c’est-à-dire pour mes usagers toujours moins bien ».
Journée Internationale du #Travail Social @Paris les sociaux répondent présents! pic.twitter.com/so0OmuozU6
— Social Paris DASES (@SDases) 15 mars 2016
« Le nombre de personnes en grande difficulté augmente et nous n’avons pas de solutions concrètes, par exemple en matière d’hébergement d’urgence, à leur proposer. De plus, nous devons expliquer la situation en quelques minutes, ce qui est très frustrant pour les professionnels et peut déclencher la colère des personnes en attente, avec, à la clé, un climat très tendu », explique une assistante sociale en grève.
Ethique en danger
Autre difficulté dénoncée : l’attribution de nouvelles missions – présence des services sociaux lors de l’évacuation de campements et prise en charge de mineurs isolés étrangers – qui mettent à mal l’éthique professionnelle. Les grévistes estiment qu’ils ne peuvent pas se tenir aux côtés des forces de l’ordre lors de ces évacuation et qu’ils ne sont pas formés, en tant qu’agents polyvalents, à l’évaluation de la situation (minorité, statut administratif…) des mineurs isolés étrangers.
En plus de la pression relative au plan de lutte contre l’exclusion, le quotidien des agents sociaux de la ville de Paris semble s’être dégradé avec un moindre engagement de ses partenaires, la CAF et Pôle emploi, auprès des plus précaires. Egalement, la fusion à venir des services sociaux du département et de la ville semble être une source d’inquiétude.
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