Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) a diffusé la semaine dernière un rapport, traduit en français, sur la « requalification des zones défavorisées et la nouvelle approche de la politique de cohésion européenne », écrit par Iván Tosics. Bien que la réduction de la pauvreté ou les politiques urbaines ne relèvent pas de la responsabilité directe de l’Union européenne, cet Hongrois, expert de Urbact – un programme de coopération territoriale regroupant 550 villes de 29 pays du continent –, y explicite notamment la nouvelle impulsion que souhaite donner l’UE à la politique de la ville.
Une méthode efficace
Alors que le nombre de personnes se trouvant aux portes de la pauvreté et de l’exclusion sociale n’a cessé d’augmenter depuis le début de la crise financière de 2008, l’Union européenne s’est, en effet, fixé pour objectif de réduire leur nombre de 20 millions d’ici cinq ans.
Remarquant le regroupement des populations pauvres sur les mêmes territoires et estimant que la persistance de zones urbaines défavorisées « menace la durabilité du modèle européen de développement urbain et représente un risque social » pour le Vieux continent, la stratégie « Europe 2020 » entend également lutter contre ces concentrations de pauvreté dans les quartiers populaires. Pour d’évidents objectifs sociaux mais aussi d’efficacité, dans la mesure où « l’exclusion sociale met en danger les politiques d’attractivités et affecte le développement économique des villes » avait rappelé Iván Tosics aux élus et fonctionnaires français venus l’écouter à Paris, au début de l’été 2015, lors d’un colloque organisé par le CGET.
Développement urbain et inclusion sociale
Le renforcement de l’ambition européenne en matière de politique de la ville tombe à pic. En effet, l’expert profite de ce rapport pour alerter sur le fait que « les objectifs politiques et/ou les conditions financières des programmes de réhabilitation urbaine ont été restreints depuis la crise financière. Dans la plupart des pays européens [avec un bémol accordé à la France et l’Allemagne], les effets qu’elle a provoqué sur les budgets publics a réduit substantiellement les aptitudes et la volonté du secteur public à financer » de tels programmes, note-t-il amèrement. Tant bien même ces politiques représenteraient-elles « l’un des outils les plus importants pour lutter contre la pauvreté. »
Dans ce contexte budgétaire morose, la mobilisation des fonds européens en faveur du développement durable urbain – aussi difficile soit-elle à concrétiser pour les collectivités – ne peut, assurément, pas être de trop. Selon lui, cette enveloppe financière venant en complément des programmes nationaux permettra de bâtir des politiques intégrées susceptibles d’améliorer sérieusement la situation des quartiers urbains les plus défavorisés et de la population qui y vit.
Références
Thèmes abordés