Comment le CDG 59 peut-il aider les collectivités sur cette problématique des RPS ?
De par la loi, l’accompagnement des collectivités dans la gestion des ressources humaines constitue notre cœur de métier. La loi n°84-53 du 26 janvier 1984 précise que les centres de gestion peuvent assurer le conseil de la mise en œuvre des règles d’hygiène et de sécurité et qu’ils peuvent créer des services de médecine préventive ou des services de prévention des risques professionnels, qui sont mis à la disposition des collectivités territoriales et de leurs établissements publics qui en font la demande. C’est ce que nous faisons. Nous sommes progressivement passés d’un travail d’inspection à un travail de prévention, plus satisfaisant pour tout le monde.
Sur la prévention des RPS, comment a évolué votre travail ?
La segmentation des activités ne permettant pas de prendre en compte les RPS, ni les médecins, ni les préventeurs ne disposaient de l’ensemble des clés. Nous nous sommes donc appuyés sur la pluridisciplinarité pour pouvoir répondre aux questions des médecins ou des préventeurs : « on me fait part d’un mal être au travail avec des conséquences médicales mais je ne vois pas sur quel levier d’action agir ? »
Aujourd’hui nous disposons d’une équipe pluridisciplinaire d’une trentaine de personnes impliquées sur ce sujet : médecins, psychologues, ergonomes ou assistantes sociales. Nous avons essayé d’entamer un travail par le haut, via l’inscription des RPS dans le document unique, mais ce n’est pas la clef d’entrée la plus facile pour les collectivités. Nous assurons aussi des interventions individuelles pour des démarches préventives ou lors de problèmes avérés. Le chantier est monumental.
La collectivité doit-elle être pro-active ?
C’est indispensable. Notre intervention auprès de la collectivité ne sera efficace que si cette dernière estime qu’il est utile de mettre en place des actions. La prévention des RPS n’est pas une patate chaude que l’on peut confier à un organisme extérieur. Il faut que nous puissions mener un vrai travail de collaboration.
La prévention doit être appréhendée à tous les niveaux de la collectivité. Les RPS sont subjectifs et plus c’est subjectif, plus il est difficile d’agir. Un travail préalable permettant de poser le cadre et d’évacuer les questions de harcèlement ou d’insuffisances professionnelles doit être mené.
Le champ de responsabilité des collectivités envers leurs agents est en train de s’agrandir avec les questions d’accessibilité et de maintien dans l’emploi et l’ouverture des champs de l’action sociale et de la protection sociale. Il s’agit désormais, pour l’employeur, de promouvoir globalement le bien-être au travail.
Cet article fait partie du Compte-rendu
La prévention des risques psychosociaux (RPS) est-elle devenue une priorité ?
Sommaire du dossier
- La prévention des risques psychosociaux (RPS) est-elle une priorité ?
- « Il peut y avoir du harcèlement sans volonté de nuire » – Sophie Fantoni-Quinton, Professeur des universités
- « Nous disposons d’une équipe pluridisciplinaire d’une trentaine de personnes » – Guy Decloquement, directeur de la prévention au centre de gestion du Nord
- « Chercher ensemble des solutions plutôt que des coupables » – Henri Hammiche, chef du service condition de travail de Lille Métropole
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