Objet financier et institutionnel, la question du Grand Paris aborde rarement les terres managériales. Pourtant, la métropole francilienne couvre un bassin d’emplois d’un million de fonctionnaires et comporte un tissu, ailleurs inégalé, de centres de décisions publics comme privés.
Les agents du service public pourraient y déployer un parcours professionnel riche et diversifié sans pour autant être contraints au nomadisme géographique. Les collectivités pourraient gérer de façon optimisée la carrière de leurs collaborateurs, à l’heure où la mutualisation s’impose, où certains profils professionnels sont en tension, où l’usure physique ou psychosociale implique de réfléchir à la seconde carrière.
La création de la métropole du Grand Paris oblige à penser des changements dans la gestion des carrières. Dans ce cadre, la mobilité professionnelle est un enjeu à la hauteur des interdépendances croissantes entre collectivités. Dans son manifeste de la décentralisation, l’Association des administrateurs territoriaux de France suggérait le développement entre collectivités (voire au-delà) de véritables protocoles de parcours professionnels partagés.
Mises en commun – Le département de la Seine-Saint-Denis et la ville de Paris ont conventionné en vue de favoriser la mobilité de leurs agents, en proposant notamment une plateforme commune pour les postes vacants. Outre la possibilité de programmer des déroulements de carrière chez plusieurs employeurs, concomitamment ou successivement, de favoriser des prestations croisées ou de créer des véhicules de service communs, ces accords pourraient également porter sur d’autres volets que le simple exercice des missions.
L’Essonne a ainsi créé son école des cadres et son propre réseau de formateurs internes, et pourrait mettre un jour ces outils au service d’autres collectivités.
Le trajet domicile-travail est presque deux fois plus long en Ile-de-France qu’en province. Pourquoi ne pas travailler demain dans les locaux d’une collectivité proche de son domicile mais pour le compte d’une autre ? « Mobilis in mobile » : la devise de « Vingt mille lieues sous les mers » n’a jamais été aussi adaptée à la problématique des ressources humaines au sein de la métropole francilienne. Il ne tient qu’à nous de lui donner un cadre efficace et sécurisant. Partageons nos talents !