Les pompiers de l’Oise tirent la sonnette d’alarme. En cause : l’explosion des missions de secours aux personnes, qui représenteraient désormais 80% environ de leurs interventions, contre 11% seulement pour les incendies. Dans nombre de cas, les soldats du feu interviendraient donc à la place du Samu ou des ambulanciers, même lorsque les situations ne présentent aucun caractère d’urgence.
Pour le conseil général de l’Oise, cette situation est d’autant plus problématique que son coût est particulièrement élevé : 1 million d’euros environ que le Sdis 60 pourrait – en théorie -, réclamer à l’Agence Régionale de Santé (ARS).
« Des ajustements sont nécessaires » – Yves Rome, président du conseil général et du conseil d’administration du Sdis s’est d’ailleurs ému des frais engendrés par ces interventions et appelé «à des ajustements dans l’organisation des secours, nécessaires pour palier la désertification médicale dont souffre le département ».
L’Oise est loin d’être un cas unique. Au point que Dominique de Legge, le rapporteur spécial de la mission Sécurité civile, a appelé à une révision des missions et des modalités de financement des Sdis lors de l’examen de la loi de finances 2013 : « L’activité des sapeurs-pompiers est marquée par une montée en puissance des missions de secours à personne (…) Les interventions pour incendie ont baissé de 6 %, tandis que le secours à victimes et l’aide à personne ont progressé de 5 %. Ces deux dernières catégories d’intervention représentent plus de 72 % des sorties.
Un recentrage de leurs missions sur leur coeur de métier est nécessaire, avec à la clef des marges de manoeuvre budgétaires retrouvées », a insisté le sénateur d’Ile-et-Vilaine.
Dans l’Oise, les pouvoirs publics semblent décidés à éteindre l’incendie qui couve entre les différents de secours. Pour y parvenir, ils ont d’ores et déjà annoncé la signature prochaine d’une convention dans le courant de l’année entre le Sdis 60, l’ARS et l’hôpital de Beauvais.
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Pompiers et Samu : un mariage impossible ?
Sommaire du dossier
- Référentiel du secours aux personnes : pas de miracle ni d’améliorations entre pompiers et Samu
- Des outils pour que Samu et Sdis coopèrerent en bonne intelligence
- La télétransmission permet aux corréziens victimes d’infractus d’être mieux pris en charge
- « Il va falloir préciser les règles du jeu » selon Mathieu Lamotte
- A Perpignan, Sdis et Samu travaillent main dans la main
- Oise : le torchon brûle entre les services de secours
- L’honneur des infirmiers de sapeurs-pompiers
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