En appelant à ses côtés Serge Bossini, 44 ans, pour diriger son cabinet, Marilyse Lebranchu fait le choix de la fidélité. La nouvelle ministre de la Fonction publique, de la décentralisation et de la réforme de l’Etat a pu mesurer l’intelligence et le sens politique de ce fort en thème (normalien, ingénieur des Ponts) qu’elle a longtemps côtoyé au conseil régional de Bretagne.
L’élue finistérienne, alors première vice-présidente de la région, avait rapidement repéré ce jeune et brillant Directeur de l’aménagement et des politiques territoriales, avec lequel elle bâtira la gouvernance régionale sous la première mandature de Jean-Yves Le Drian (2004-2010).
D’autant que ce méridional passionné d’urbanisme ne cache pas ses engagements socialistes. A la région, il joue cette carte sans états d’âme, au risque d’apparaître aux yeux de ses collègues territoriaux comme un jeune ambitieux pressé, un brin condescendant et cassant.
Au lendemain des élections de 2007 et 2008, Marylise Lebranchu le sollicite avec son jeune camarade Gwenegan Bui (ancien président du Mouvement des jeunes socialistes, aujourd’hui conseiller régional et suppléant de la ministre pour les législatives) pour rédiger « Brèves de campagne », un livre-programme conçu comme un outil de réflexion et d’action en vue des échéances de 2012.
Le réseau de la FNESR – Devenu directeur général adjoint des services de la région en 2007, Serge Bossini quitte le conseil régional de Bretagne en décembre 2010, pour prendre la direction générale de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR), dont la présidente n’est autre que… Marylise Lebranchu !
Fort de 60 000 élus locaux, ce réseau lui sera certainement utile dans la préparation de l’acte 3 de la décentralisation évoqué durant la campagne de François Hollande.
Parmi ses missions, le nouveau « dircab » devra rapidement coordonner les initiatives entre les nombreux acteurs de la fonction publique. A cet égard, le rôle que jouera la Direction générale des collectivités locales (DGCL) auprès du ministère est particulièrement attendu.
Doté d’une forte personnalité, qui transparaît à travers sa paire de lunettes fétiche à la drôle de monture à damiers, Serge Bossini a donc de nombreuses équations à résoudre.
Ce matheux – il a soutenu naguère une thèse sur « les courbes planes » – ne devrait pas s’en plaindre.
Cet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés