Marseille a signé vendredi 10 février 2012 une convention de coordination qui régit pour trois ans les relations entre sa police municipale et la police nationale. La ville se montre prompte à appliquer le décret du 4 janvier 2012 relatif aux conventions types de coordination en matière de police municipale. C’est que la longue vague de règlements de comptes a renforcé le sentiment d’insécurité des Marseillais et conduit les autorités à s’organiser rapidement pour améliorer l’efficacité des services. Un diagnostic global de sécurité a été établi. Il pointe :
- quatre catégories de publics particulièrement concernés par la délinquance : séniors, mineurs, victimes et acteurs économiques ;
- quatre pôles d’attractivité sensibles : sites balnéaires, abords des établissements scolaires, équipement public et grand centre ville ;
- quatre phénomènes particuliers : gestion de l’événementiel, conduites addictives, habitat indigne, sécurisation des transports collectifs.
Plus de coordination et de couverture du territoire – En termes de coordination et de communication entre les acteurs de police nationale et municipale, la convention prévoit un calendrier ferme de réunions à la fois pour les élus et les représentants de l’Etat qui se rencontreront tous les deux mois, pour les responsables de secteurs qui se verront, eux, chaque semaine afin de coordonner leurs opérations et enfin pour les équipes de terrain qui pourront échanger au quotidien sur les dispositifs opérationnels mis en œuvre dans chaque quartier. Les patrouilles de surveillance de la voie publique seront réparties à l’issue de ces réunions, dans le but de couvrir au mieux le territoire municipal.
En cas de situation « urgente ou exceptionnelle », la convention prévoit de placer les forces de police municipale sous l’autorité du commissaire central marseillais.
Armement de la police municipale – Le texte définit en outre des domaines dans lesquels la police nationale participe à la formation des policiers municipaux (lutte contre les stupéfiants, violences urbaines, etc.). Et il envisage également la formation de la police municipale, au cas où elle serait armée. Le maire Jean-Claude Gaudin, n’a toujours pas fixé de date pour l’armement de sa police, mais il avait déclaré en décembre 2011 qu’il envisageait désormais cette possibilité, à condition que les policiers municipaux soient mieux formés. La convention avance donc dans ce sens.
Derrière cet empressement à mieux organiser les services de sécurité (100 policiers sont en cours de recrutement et un dispositif de vidéoprotection et de vidéoverbalisation est mis en place), il faut voir les échéances électorales mais aussi l’approche de 2013, où Marseille sera capitale européenne de la culture. « Nous devons montrer que les choses avancent avant le lancement de cet évènement, a affirmé le préfet de région, Hugues Parant. Il faut donner des signes forts. »
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