L’attentat de Nice, suivi des déclarations du président de la République en appelant à la rescousse les réservistes, ont réactivé auprès de l’opinion une certaine résilience sur la réserve militaire, que l’on pensait enfouie dans un coin de la mémoire depuis la suspension du service national en 1997.
Or toute armée à besoin d’une réserve, sous peine d’amputer gravement sa capacité opérationnelle et fonctionnelle. Même si l’emploi tactique de la réserve, en France, est encore très loin des exemples américain ou israélien, cette dernière a subi des mutations croissantes ces quinze dernières années, quant à son recrutement, sa mobilisation et son utilisation.
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Les fonctionnaires territoriaux représentent une partie non négligeable dans le total des réservistes sous ESR, même si aucune statistique fiable ne peut, hélas, étayer cette affirmation (l’auteur se base sur son « vécu »).
Les trente jours accordés par l’employeur local (à la différence des dix jours accordés dans le secteur privé) et une certaine impression de « continuer sa mission de service public sous une autre forme » incitent souvent les agents à s’engager.
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« Il y a un gisement de réservistes à exploiter dans les collectivités »Il semble désormais loin le temps où les territoriaux cachaient leur appartenance aux forces armées, surtout en raison de la couleur politique de l’exécutif local… Avec les crises et les attentats à répétition, les élus locaux ont vite compris l’atout que pouvait représenter des militaires « à mi-temps » dans leur collectivité et les avantages qu’ils pouvaient en tirer.
Leurs réflexes issus de leur entraînement en situation de crise, les postures de vigilance naturelle lors d’attaques terroristes, permettent aux collectivités de mieux se préparer et d’affronter ces situations anormales et anxiogènes.
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« La présence de réservistes territoriaux est un atout indéniable pour la gendarmerie »Mais cet échange n’est pas à sens unique. Les forces armées apprécient aussi la présence de territoriaux dans leurs effectifs réservistes : quoi de plus précieux que d’avoir des personnels sachant « parler » avec un maire ? Obtenir des hébergements pour les soldats déployés, ou du matériel, en passant par les bons canaux et réseaux ?
Défense et sanctuarisation du territoire
En outre, ce même type de réserviste connaît souvent bien la monographie du territoire à défendre et à sécuriser (opération « Sentinelle »), les endroits propices à de hauts risques naturels comme des feux de forêt (opération « Héphaïstos »), ainsi que, pour toute autre formation locale maillant le territoire national, les états-majors interarmées de zone de défense et la délégation militaire départementale.
Mais 29 000 réservistes, toutes armes confondues, sur un objectif attendu de 40 000, puis aujourd’hui de 60 000, c’est peu. Trop peu…
Il est important que nous, territoriaux, poussions les portes des Cirfa pour nous engager, mêmes quelques jours dans l’année, dans la défense et la sanctuarisation de notre territoire, par le biais de nos armées et de nos forces de sécurité.
Notre image n’en sera que plus positive auprès d’une opinion publique brocardant parfois certains abus, mais reconnaissant toujours notre dévouement sans faille et total lorsque la folie meurtrière frappe notre cité.
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