L’érosion se poursuit : les agents de la territoriale ont perçu en moyenne 2 254 euros nets par mois en équivalent temps plein en 2023, selon les dernières données de l’Insee, ce qui en euros constants et compte tenu de l’inflation, représente une diminution de -0,9 %, après une baisse de -1,1 % en 2022.
En effet, la hausse de ce salaire moyen de 3,9 % sur un an, en euros courants, a été moins forte que l’inflation.
Cette hausse en euros courants, qui a pu avoir lieu grâce à l’augmentation de 1,5 % de la valeur du point d’indice de juillet 2023, les revalorisations de l’indice majorité minimum de traitement en lien avec celles du SMIC, ainsi que d’autres mesures salariales relatives au pouvoir d’achat (reconduction de la garantie individuelle du pouvoir d’achat, et pour les bas salaires, la modification de la correspondance indice brut/indice majoré en début de grille, ainsi que la prime de pouvoir d’achat exceptionnelle), doit donc être corrigée de “la persistance d’une inflation élevée en 2023”, comme le souligne l’Insee. Cette année-là, l’inflation a été de +4,9 %, après 5,2 % en 2022.
Le salaire moyen des fonctionnaires aussi en baisse
La moyenne de 2 254 euros par mois prenant en compte “tous les agents des collectivités locales, tous statuts et catégories confondus, qu’ils soient fonctionnaires ou non”, il est également possible de se pencher sur le salaire net moyen des fonctionnaires, qui s’élève en 2023 à 2 314 euros en moyenne.
Comme le rappelle l’Insee, ces derniers représentent “plus de trois agents sur quatre en équivalent temps plein dans la FPT”, et voient leur salaire moyen lui aussi accuser le coup, avec une baisse de 1,2 % en euros constants (tandis que celui des non-fonctionnaires augmente de 0,5 %).
Dans le détail de l’évolution du traitement indiciaire et des primes et rémunérations annexes, il ressort que c’est le traitement indiciaire brut des fonctionnaires qui diminue de 1,5 % en euros constants (car sa hausse en euros courants est là encore moins forte que l’inflation), tandis que “les primes et rémunérations annexes sont quasi stables en euros constants (+0,1%).
Enfin, en descendant les strates pour zoomer sur la situation des niveaux de rémunérations dans les différents échelons, il apparaît que le salaire net moyen en équivalent temps plein est de 2 121 euros par mois dans les communes, de 2 478 euros par mois pour les départements, et 2 380 euros dans les régions.
Inégalités femmes-hommes
Autre enseignement de l’étude : elle reflète les inégalités femmes-hommes qui persistent, puisqu’à profil identique, les femmes perçoivent en moyenne 4 % de moins que les hommes, un écart stable par rapport à 2022.
Point positif : cet écart est moins élevé que dans les autres versants de la fonction publique. Néanmoins, l’écart s’accentue avec l’âge : il varie ainsi de 1,5 % parmi les moins de 30 ans à 9,5% pour les 60 ans ou plus.
Il faut ici prendre en compte le fait que “les femmes occupent le plus souvent les emplois à temps partiel” (83 % des temps partiels dans la territoriale sont occupés par des femmes). De plus, “elles connaissent davantage d’interruptions de carrière, qui sont susceptibles de freiner leurs trajectoires salariales.”
C’est ainsi que l’on aboutit à la répartition suivante : “parmi les parmi les 10 % des agents les moins rémunérés, 65 % sont des femmes, contre 51 % des 10 % les mieux rémunérés, alors qu’elles représentent 59 % des agents de la FPT.”