En 2020, plus d’un jeune sur deux (55 %) de la génération sortie d’études en 2017 “n’a jamais travaillé dans la fonction publique, n’a jamais tenté de le faire et ne l’envisage pas”, comme le pointe la Cour des comptes dans son rapport “l’accès des jeunes aux emplois de l’Etat : une stratégie à construire”, publié début juin.
Si cette analyse est centrée sur la fonction publique d’Etat, la territoriale y est également mentionnée, et peut tirer des leçons des constats et recommandations dressés par l’institution.
Élévation de l’âge d’entrée
En effet, l’ensemble du secteur public est confronté à de multiples défis, parmi lesquels le vieillissement de ses effectifs. Et la territoriale y est particulièrement confrontée : le rapport souligne que 43% des effectifs de la FPT ont plus de 50 ans, pour un tiers des agents civils de l’Etat, et 31% pour l’hospitalière.
De l’autre côté de la pyramide des âges, quand les jeunes rejoignent la fonction publique, c’est de plus en plus tard : l’âge moyen des nouveaux entrants est de 33 ans en 2022, contre 25 ans en 2010, et 21 ans en 1980.
Parmi les facteurs impactant ce parcours d’entrée des jeunes dans le secteur public, figurent notamment l’élévation du niveau de diplôme, l’essor des contrats temporaires, ou encore de premières expériences professionnelles dans le privé.
D’ailleurs, si la fonction publique dans son ensemble devrait être confrontée à un besoin de recrutement, compte tenu des départs en retraite, de l’évolution de l’emploi public et des ressources en main d’œuvre constituées par le vivier de jeunes débutants, c’est “la fonction publique territoriale qui connaîtrait la plus forte pénurie”, pointe le rapport, citant le rapport “travailler dans la fonction publique : le défi de l’attractivité, de France Stratégie.
Essor du recrutement de contractuels
Par ailleurs, le modèle traditionnel de la fonction publique, “basé historiquement sur l’accès au statut de fonctionnaire en début de carrière et par la voie de concours”, est percuté par de multiples transformations, dont le recours important aux contractuels.
Or, l’un des enjeux posés tient aussi à la volatilité de ces effectifs, en particulier les jeunes. En effet, “parmi les agents rentrés en 2020 dans les administrations publiques, 91 % des titulaires sont encore présents deux ans après et 94 % des moins de 30 ans. En revanche, les contractuels ne sont que 52 % à être présents en 2023 et ce chiffre est encore plus faible pour les plus jeunes : les contractuels de moins de 30 ans ne sont plus que 44 % à être présents et les moins de 25 ans, 38 %”, soulève le rapport.
D’où la recommandation portant sur la nécessité de fidéliser les effectifs et notamment de mettre en place des politiques ciblées d’accueil des jeunes, et notamment des personnels contractuels.
De nouvelles attentes
Enfin, si les valeurs des jeunes générations sont portées par la recherche de sens au travail et la volonté de servir l’intérêt général, ce qui pourrait les porter vers le secteur public, les jeunes ont également “davantage d’appétence pour des modèles souples d’organisation du travail, permettant de mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle, et pour des relations professionnelles plus collaboratives et moins hiérarchisées”, conclut le rapport.
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