Les agents publics sont plus exposés aux violences sur leur lieu de travail que les salariés du privé, comme le montrent les chiffres publiés le 5 juin par la direction générale de l’administration et de la fonction publique. Au global, ils sont ainsi 16% à subir des injures ou du harcèlement moral, contre 13% pour les salariés du privé, selon les chiffres issus de l’enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS).
Contact avec le public
Et en zoomant sur les faits ayant lieu sur le lieu de travail, c’est-à-dire en excluant notamment les cas de violences conjugales, cet écart est d’autant plus important, et ce pour tous les types d’atteintes.
« Hors violences conjugales, 45 % des atteintes décrites par les agents publics sont associées à leur métier, contre 32 % pour les salariés du privé », pointe l’étude.
De plus, “53 % des violences physiques (non sexuelles) subies par les agents publics se sont déroulées dans le cadre professionnel, contre 19 % de celles subies par les salariés du privé”.
Une prévalence plus élevée liée au fait que les agents de la fonction publique travaillent dans un contexte de plus forte exposition professionnelle, c’est-à-dire au contact avec le public.
Certaines professions en particulier, telles que les policiers ou les professions intermédiaires de la santé et du travail social sont plus souvent victimes de ces atteintes.
Dans le détail, “les policiers, militaires et pompiers sont les premiers concernés : particulièrement exposés aux menaces et aux injures, ils sont l’objet de 17 % des victimations ayant eu lieu dans le contexte professionnel alors qu’ils représentent 5 % des agents de la fonction publique.
“Les agents exerçant une profession intermédiaire de la santé ou du travail social sont aussi surreprésentés : ils subissent 15 % des atteintes se passant dans le contexte professionnel mais représentent 11 % des agents public”, pointe l’étude.
Peu de dépôts de plaintes
L’étude relève également que “la grande majorité des atteintes subies par les agents dans le contexte de leur travail n’est pas suivie d’un dépôt de plainte”. Néanmoins, on peut souligner que ce taux est plus élevé dans le public que le privé : il est de 10% pour la fonction publique contre 3% pour le secteur privé.
Les violences physiques (33%) et les menaces (25%) sont celles qui donnent le plus à lieu au déclenchement de telles procédures.
“Cela pourrait s’expliquer par le fait que le Code pénal prévoit des peines plus lourdes lorsque l’atteinte vise des personnes dépositaires de l’autorité publique ou chargées d’une mission de service public”, relève l’étude.
Sentiment d’insécurité
Enfin, il est à noter que près d’un agent de la fonction publique sur quatre (26%) déclare se sentir “souvent ou de temps en temps en insécurité sur son lieu de travail”. Un taux qui n’est “que” de 16% pour les salariés du privé.
De nouveau, les métiers tels que militaires ou pompiers sont sur-représentés, avec près de 45% d’entre eux qui déclarent “ se sentir de temps en temps ou souvent en insécurité sur leur lieu de travail, tout comme 37 % des agents exerçant une profession intermédiaire de la santé et du travail social.”
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