Partout, on sent l’évidence de la prévention dès à présent, pour éviter de subir davantage. Et plus on attend pour agir, plus cela coûte cher. Des professionnels s’épuisent de ne pouvoir trouver seuls les réponses aux problèmes. Mais il existe le trio efficace, plus qu’utile, des élus, agents territoriaux et acteurs locaux. Sur le terrain, les coordonnateurs des conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance, désormais réunis en association, partagent les mêmes convictions, depuis les rapports « Peyrefitte » (1977), « Bonnemaison » (1983), « Dubedout » (1983)…
Oui, la prévention est l’alternative indispensable à la seule réponse autoritaire, répressive et dans l’urgence. Ceci ne remet jamais en cause les actions de sécurité nécessaires. La prévention de la délinquance est aussi de la sécurité. Une sécurité anticipée, prolongée. Reconnaissons qu’elle est le contrefort des politiques de sécurité et ayons donc l’ambition d’un véritable continuum sur ces sujets.
La prévention est devenue une nécessité stratégique, de mobilisation collective, territorialisée et réaliste. C’est une démarche qualifiée et, de plus en plus, un acte d’engagement qui requiert professionnalisme et expertise face à l’émotionnel. Elle ne peut être laissée au hasard. Elle ne s’improvise pas. Pour être et rester efficaces, les acteurs ont besoin d’échanger, de se former, d’expérimenter, d’évaluer, de partager leurs analyses et leurs propositions… De tout, sauf de se replier, de se résigner. Il faut les soutenir ! Ensemble, nous devons ambitionner une prévention moderne, efficace et durable, pour une meilleure cohésion sociale, une sécurité pour tous. Importante aujourd’hui, mais aussi pour l’avenir.
A l’heure des précarités augmentées, des réductions de coûts, quand les polices municipales sont sollicitées comme jamais, quand le ministre [François-Noël] Buffet souligne l’action des élus locaux, les plans d’action départementaux de restauration de la sécurité du quotidien sont encore parfois conçus isolément, les moyens de la politique de la ville restent fragiles… Or, les acteurs de la prévention ont besoin de l’Etat pour construire des stratégies pertinentes. Et le talon d’Achille de la prévention, c’est de n’apparaître indispensable que lorsqu’elle a disparu. Un peu comme la liberté, l’égalité et la fraternité.
C’est l’engagement et le sens formulés par les coordonnateurs « prévention-sécurité », chargés d’animer le partenariat local, qui se sont imposés depuis 2002, professionnalisés, et se sont réunis dans une association nationale pour se soutenir, participer aux réflexions et peser sur l’avenir de cette politique publique incontournable, désormais inscrite dans l’histoire.
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