C’était une nuit d’hiver, dans le Morbihan. Il gelait à pierre fendre. A 23 heures, trois pompiers sont partis secourir des accidentés de la route. Quelques minutes après, ils ont changé de direction. Erreur d’adresse. Ils ont accéléré pour rattraper leur retard. Soudain, leur véhicule a fait une embardée sur la chaussée verglacée. « Deux collègues ont été éjectés, le troisième a été écrasé par la cabine », raconte Pierrick Janvier, secrétaire fédéral du syndicat FO territoriaux. C’était en 2009, mais il s’en souvient comme si c’était hier. Elu au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du service départemental d’incendie et de secours (Sdis), il a perdu un collègue très proche, secrétaire de son syndicat.
Des enquêtes et des préconisations
Dans la territoriale, on ignore combien d’accidents du travail dits « graves », c’est-à-dire entraînant une incapacité permanente de l’agent ou son décès, surviennent, qui en est victime et comment ils se sont produits. Ils ne sont pas comptabilisés dans le cadre de la collecte de données, de toute façon partielle, effectuée par la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales.
On ne peut que se référer aux statistiques de l’assurance-maladie, qui recense 693 accidents du travail mortels en 2022. Ils sont liés aux risques routiers, aux chutes de hauteur, à l’utilisation de certaines machines et, dans une moindre mesure, aux manutentions manuelles, aux risques électriques et aux fortes chaleurs. Les victimes sont en majorité des jeunes, de nouvelles recrues, des intérimaires ou des ...
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Gazette des Communes