Lancé en 2010 par Martin Hirsch, alors secrétaire d’Etat chargé des Solidarités actives, le programme national de service civique est élargi cinq ans plus tard et vendu comme « l’opportunité de servir les valeurs de la République et de s’engager en faveur d’un projet collectif en effectuant une mission d’intérêt général ». Dès 2015, la part des missions réalisées dans un organisme public (Etat, établissement public, collectivité) a largement augmenté, en passant de 12 % en 2014 à 35 % en 2023 (1). Mais les collectivités ont mis davantage de temps à s’impliquer dans le dispositif, qu’elles méconnaissaient encore trop, selon une étude (2) de l’association Unis-Cité.
Services publics locaux en sous-effectifs
Il faut dire que le contexte général des services publics locaux, structurellement en sous-effectifs, recèle un risque de glissement, comme l’observe Maud Simonet, directrice de recherche en sociologie au CNRS, qui alerte sur les enjeux de cette « institutionnalisation » du recours à l’engagement citoyen.
Jean, qui a souhaité garder l’anonymat, a effectué un service civique dans une école élémentaire normande en 2019 et l’a rapidement constaté : « L’école en question se situait dans un quartier un peu difficile. J’aidais aussi bien les enfants en classe que les enseignants pour l’impression d’exercices, des accompagnements aux sorties. J’étais un peu l’homme à tout faire. »
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