Passé l’effet de sidération, les territoriaux régissent à la percée de l’extrême-droite et à une perspective d’arrivée du RN au pouvoir. L’inquiétude est là, mais l’heure n’est pas à l’indignations facile. Paroles de DGS et de cadres.
Le coup de tonnerre des résultats des élections européennes du 9 juin et de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République a touché les territoriaux, comme il a touché toute la société. Celles et ceux qui étaient déjà dans « la partie » à l’époque ne manqueront pas de faire le rapprochement avec la sidération qui avait vu Jean-Marie Le Pen dépasser les 25% en région PACA. La levée de bouclier contre les alliances entre la droite classique et le FN avait, alors, prouvé la vitalité du cordon sanitaire contre l’extrême-droite. La Lettre du Cadre, accompagnée de nombreux territoriaux, était alors monté au créneau pour défendre les valeurs républicaines et démocratiques.
Une telle mobilisation est-elle possible aujourd’hui ? Pas vraiment et pour plusieurs raisons.
Que se passerait-il ?
Au lendemain des élections européennes et de l’annonce des élections législatives, Arnaud Bontemps, fondateur et co-porte-parole du collectif Nos services publics posait la question dans un long post publié sur LinkedIn : « que se passerait-il pour les fonctionnaires si l’extrême-droite arrivait au pouvoir en France ? ». Ce qui paraissait théorique il y a encore quelques mois devient aujourd’hui une perspective des plus possibles, voire probable.
Pas d’affolement, pas de « la République en danger », pas de « No Pasaran »
Et, si on n’est pas dans le déni, il faut aborder quelques questions. Ça voudrait dire quoi être territorial sous un gouvernement d’extrême droite ? On le serait malgré le RN ? Sous le RN ? Comment continuerait-on à tracer sa voie avec les valeurs qu’on a défendues depuis qu’on a passé les concours ? ?On fait quoi demain pour continuer à travailler dans « sa ligne » comme on le faisait avant ? Résistance, repli, attaque, neutralité, quelle attitude adopter ? et des questions plus pratiques : comment travailler à la transition écologique des territoires si on a un gouvernement qui y est hostile ? Comment maintenir un minimum de cohésion sociale sur son territoire ?
Ces questions, La Lettre du Cadre les a posées à des territoriales et des territoriaux dont elle connait l’engagement démocratique et républicain. Les réponses nous ont un peu déconcerté, mais elles témoignent de l’évolution de la société française depuis quelques décennies. En ce sens, il n’y a pas lieu de s’en étonner.
Éthique de responsabilité et pas de posture morale
La première remarque que l’on peut faire, c’est que nos DGS ne réagissent plus avec passion. Pas d’affolement, pas de « la République en danger », pas de « No Pasaran ». L’heure est à la gravité, mais avec recul. « Je ne vais pas me dissimuler derrière un manichéisme facile, dit une DGS, et encore moins agiter un épouvantail dont tout porte à craindre qu’il sera notre futur proche, mais sans savoir exactement de quel dangereux populisme il sera fait ». D’autre rappellent que la position du cadre territorial, même aujourd’hui, doit être une certaine neutralité et surtout, que les réactions épidermiques peuvent faire davantage de mal que de bien : ….
- Un article signé Nicolas Braemer à lire en intégralité sur le site de la Lettre du cadre
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