Marie Billon, responsable du service « retraite » du CDG du Rhône (276 communes, 53 000 agents), et son équipe sont surchargées depuis le 1er septembre, date d’entrée en vigueur de la réforme des retraites. « La réforme n’est pas complexe. Ce qui l’est, c’est sa mise en œuvre dans un timing serré, avec des premières générations touchées immédiatement. Nous avons dû vérifier si les nombreuses demandes de retraite déposées depuis le début de l’année pouvaient être maintenues ou pas », témoigne-t-elle.
Son homologue au CIG petite couronne (332 collectivités, 151 414 agents), Gladys Gavieiro Gonzalez, avait déjà alerté : « J’ai incité les collectivités à dire à leurs agents “ne vendez pas votre maison, car vous devrez peut-être reporter votre départ à la retraite”. » Et Céline Lagniez, responsable du pôle d’appui aux collectivités du CDG du Finistère (430 collectivités, 13 500 agents) de relater la cuisante expérience qu’en a faite un agent : « Il avait organisé son pot de départ en juillet et soldé ses congés, se projetant sur une retraite en septembre. Mais celle-ci a été reculée de trois mois. »
Simulateur de pension
Des employeurs territoriaux découvrent aussi avoir commencé trop tôt le recrutement de remplaçants. En cause, notamment, l’impossibilité, pendant plusieurs semaines, de confirmer des modalités de départ, faute d’accès à la plateforme « employeurs publics » de la Caisse des dépôts. Gestionnaire de la CNRACL, celle-ci a pour « difficulté principale la mise en œuvre technique de la réforme dans un délai court », explique Thierry Ravot, directeur des politiques sociales de l’établissement de Bordeaux.
Depuis le 8 juin, assure-t-il, un simulateur de pension est disponible et « à jour des principales mesures de la réforme ». Mais, après quelques cas d’écart entre le montant calculé par simulation et celui obtenu par l’agent, Julie Lefrançois, gestionnaire RH de Quimperlé communauté (16 communes, 400 agents, 56 000 hab., Finistère), préfère, pour l’heure, ne plus s’avancer sur le sujet. Pourtant, « beaucoup de personnes demandent des simulations », note Marie Billon. Isabelle Debest, DRH du département du Gers (1 600 agents) confirme : « Depuis l’annonce de la réforme, nous les faisions attendre. A présent, elles rappellent. »
Vincent Lescaillez, DGA des RH de la métropole, de la ville et du CCAS de Bordeaux (28 communes, 10 000 agents, 819 600 hab.), évoque même
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Gazette des Communes